Voilà qui devrait davantage soulager les populations de la République de Djibouti. Très bientôt, elles ne recevront plus 20 000 m3 d’eau potable par jour, mais jusqu’à 100 000 m3, tel qu’annoncé récemment par le ministère éthiopien de l’Eau et de l’Énergie. Ce sera à la suite des travaux d’extension du Projet transfrontalier d’adduction d’eau potable (AEP) entre les deux pays, en cours. Ils sont menés par la société chinoise CGC Overseas Construction Group (CGCOC), qui a construit l’aqueduc transfrontalier mis en service en 2017.
Considéré comme l’un des plus grands d’Afrique, cet aqueduc pompe actuellement l’eau de 28 puits profonds creusés dans la région de Kulen en Éthiopie. La ressource est stérilisée avant l’acheminement dans les régions djiboutiennes d’Ali Sabieh, Dikhil et D’Arta, ainsi que dans la capitale Djibouti. La longueur totale de la conduite (y compris les conduites de distribution d’eau) est d’environ 374 km.
Une ressource donnée gratuitement pendant 30 ans
Cette ressource permet depuis 2017 d’atténuer le stress hydrique dans un pays au climat semi-aride, et où se succèdent sécheresses prolongées et précipitations très faibles et irrégulières. On pourrait croire que l’Éthiopie est immunisée contre ces phénomènes, mais ce n’est pas le cas. Le pays d’Afrique de l’Est a pour avantages de disposer de nombreux cours d’eau qui le traverse, ainsi que d’importantes ressources en eau souterraines.
Les 100 000 m3 d’eau potable promis aux Djiboutiens seront donnés gratuitement pendant 30 ans à compter de 2017, selon les termes de l’accord entre les deux pays de la sous-région Afrique de l’Est, servant de modèle d’intégration régionale.
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Pour rappel, « l’eau suffisante pour tous » était le principal chantier de la campagne électorale du président djiboutien Ismail Omar Guelleh pour sa réélection en 2016. Ainsi, le projet d’AEP a connu entre temps une mise à niveau du pompage sous pression, et intègre le transport par pipeline à écoulement par gravité sur une longueur de plus de 200 km, la transmission de signaux à distance et un contrôle automatique.
Inès Magoum