L’entreprise qui accompagnera Holding Company for Water and Wastewater (HCWW) dans la mise en œuvre du projet d’assainissement autour du lac Qaroun sera connue dans le courant du mois de septembre 2019. Mamdouh Raslan, le président du HCWW, indique que quatre entreprises sont en lice sur ce projet. L’entreprise publique a déjà réuni un comité pour évaluer les offres techniques et financières.
Le lac Qaroun est situé dans l’oasis de Fayoum (gouvernorat) au sud-ouest de la ville du Caire, la capitale de l’Égypte. Il est pollué par les eaux usées produites par les populations vivant dans les localités situées autour de l’étendue d’eau. L’entreprise qui sera retenue par HCWW aura la charge de préparer les études de faisabilité techniques et financières. Elle examinera également les spécifications et les critères pour la mise en œuvre du projet.
Un investissement de 300 millions d’euros
Le projet d’assainissement autour du lac Qaroun conduira à l’extension du réseau de canalisation des eaux usées. Il permettra d’acheminer les effluents vers huit nouvelles stations d’épuration. HCWW procédera également à la réhabilitation et à l’extension d’au moins 10 usines de traitement des eaux usées existantes dans le gouvernorat, ainsi qu’à la construction de 139 stations de pompage. Le projet sera mis en œuvre sur une période de cinq ans.
Les futures installations devraient desservir 940 000 personnes, principalement dans huit districts ruraux du gouvernorat de Fayoum. Selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), le projet « aura un impact positif sur la santé de la communauté et sur les principales possibilités économiques du Fayoum, y compris les activités liées à la pêche, à l’aquaculture et au tourisme ».
Le lac Qaroun est un espace de divertissement, surtout pour les habitants de la ville du Caire. Il dispose d’une richesse halieutique exceptionnelle avec de nombreuses espèces de poissons. Le lac est également propice à la multiplication des crustacés comme les crevettes. C’est ce qui explique la présence permanente de flamants roses sur le lac. D’autres oiseaux aquatiques comme le héron gris, la spatule et le canard font une halte dans le lac au cours de leurs migrations hivernales vers la région des Grands lacs en Afrique de l’Est.
Pour éviter le déversement des effluents dans le lac et préserver sa biodiversité, le gouvernement égyptien devrait dépenser 300 millions de dollars. Il bénéficiera de prêts de la part de la Berd, de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Union européenne.
Jean Marie Takouleu