En Égypte, la ville portuaire de Port-Saïd vient d’accueillir le premier porte-conteneurs propulsé au méthanol vert. Ce carburant est un produit dérivé de l’hydrogène vert, dont l’Égypte veut devenir le plus grand producteur du continent africain.
C’est une première à Port-Saïd, sur la côte méditerranéenne de l’Égypte. Un navire fonctionnant au méthanol vert vient d’accoster dans cette ville portuaire située au débouché du canal de Suez. Le porte-conteneurs de l’armateur danois A.P. Møller-Mærsk est parti d’Asie pour l’Europe. Avant de poursuivre son voyage, le navire a fait escale en Égypte pour le premier soutage vert dans le pays des pharaons.
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L’opération qui a duré six heures a été effectuée par OCI Global, l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais azotés, qui explore désormais la piste de l’hydrogène vert et ses dérivées pour la décarbonation de plusieurs secteurs de l’économie mondiale. Ainsi, dans le cadre de la coentreprise Fertiglobe avec Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), le groupe danois s’est associé à l’énergéticien norvégien Scatec et au fleuron égyptien Orascom Construction pour l’inauguration de la première unité de producteur d’hydrogène vert dans la zone économique du canal de Suez.
L’espoir pour la décarbonation du fret maritime
C’était en marge de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27) en novembre 2022 à Sharm El-Cheick. Le consortium vise une capacité de production de 90 000 tonnes d’ammoniac vert par an au cours des prochaines années. Outre la décarbonation des engrais azotés, le projet lancé en 2021 permettra de développer d’autres produits dévirés de l’hydrogène, notamment le méthanol pour la décarbonation du fret maritime.
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Le porte-conteneurs de Mærsk est reparti de Port-Saïd il y a quelques jours avec 500 tonnes de méthanol dans sa soute. « Le méthanol est un vecteur d’hydrogène idéal pour le transport maritime. Sa densité énergétique est deux fois plus élevée que celle de l’hydrogène liquide, de sorte que les réservoirs de méthanol à bord n’ont besoin que de la moitié de la taille. Il peut également être transporté en toute sécurité : même si un réservoir fuit, il n’y a pas de risque environnemental important », explique le chercheur Benjamin Jäger de l’Institut Fraunhofer à Munich en Allemagne.
Selon l’Organisation maritime internationale (OMI), le fret maritime contribue à 3 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. Et si les solutions de décarbonation ne sont pas mises en œuvre, la pollution du transport maritime représentera 17 % des émissions d’ici à 2050. La piste de l’hydrogène vert et ses produits dérivés est sérieusement explorée…
Jean Marie Takouleu
