Comment accélérer le déploiement des usines de dessalement de l’eau de mer en Égypte ? La question était au centre des discussions récemment entre plusieurs hauts responsables du gouvernement égyptien. Outre la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation, l’Égypte accélère le déploiement d’usines de dessalement de l’eau de mer dans les gouvernorats côtiers. Objectif, trouver une alternative aux ressources d’eau douce qui se raréfient. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé à son équipe de prioriser l’installation d’usines de fabrication de composantes de dessalement.
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Et le Caire est déjà bien avancé en la matière. L’Organisation arabe pour l’industrialisation (AOI) et l’entreprise sud-coréenne SepraTek travaillent par exemple sur la mise en place d’une usine de fabrication des membranes de dessalement de l’eau de mer. En janvier 2021, le Caire et Moscou se sont entendus pour que Rusnano installe une usine de fabrication d’équipements de dessalement de l’eau de mer en Égypte. L’entreprise d’État russe travaille sur ce projet avec l’OAI, l’Autorité d’ingénierie des forces armées égyptiennes et l’Université d’Alexandrie.
La mise en service de nouvelles stations de dessalement
La mise en place de ces usines de fabrication de membranes de dessalement permettra de réduire les coûts des projets. Selon Assem El-Gazzar, le ministre égyptien du Logement, le pays dispose déjà de 76 usines de dessalement qui fournissent 831 690 m3 par jour. Cette capacité de production augmentera avec la mise en service dans quelques mois (2022) d’au moins 14 usines d’osmose inverse. Ces installations qui afficheront une capacité globale de 476 000 m3 par jour sont en construction dans les gouvernorats de Marsa Matrouh, de la mer Rouge, du Sinaï-Nord, du Sinaï-Sud, de Port-Saïd, de Daqahliya, de Suez et d’Alexandrie.
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Le coût global de ces usines est de 9,71 milliards de livres égyptiennes (près de 619 millions de dollars). Ces nouvelles installations porteront à 90, le nombre de stations de dessalement en service en Égypte, avec une capacité de production de 1,3 million de m3 par jour. Le gouvernement de ce pays d’Afrique du Nord table sur capacité de production de 6,3 millions de m3 par jour à l’horizon 2050. Pour les cinq prochaines années, Le Caire veut construire 47 usines d’osmose inverse avec un investissement de 2,8 milliards de dollars.
Jean Marie Takouleu