Alors que la pollution du Nil impacte l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable, la filiale égyptienne de l’entreprise mexicaine Cemex spécialisée dans les matériaux de construction signe un partenariat avec VeryNile, un projet qui lutte contre la pollution de ce fleuve long de 6 671 km. Le partenariat vise l’extension des opérations de collecte des déchets solides dans le fleuve dont les ressources sont nécessaires, notamment pour la communauté de pêcheurs de l’île de Qursaya dans la région métropolitaine du Caire.
« Nous co-traiterons les déchets rejetés pour contribuer au défi “zéro déchet dans les décharges”, en vue de protéger le Nil des comportements qui conduisent à sa pollution », affirme Fernando Gonzales, le PDG de Cemex. L’entreprise dont le siège se trouve à San Pedro Garza García au Mexique est principalement active dans le secteur du ciment, du béton et des granulats en Égypte.
À en croire Khaled El-Farra, le directeur du Département de l’Environnement et du Développement durable du ministère égyptien des Affaires étrangères, ce partenariat s’étend sur 3 ans et permettra la collecte d’environ 20 tonnes de déchets par mois. Outre l’appui financier, Cemex renforcera les équipements utilisés pour la collecte des déchets et contribuera à la promotion de l’économie circulaire dans le gouvernorat du Caire.
Débarrasser le Nil des déchets solides
Deuxième plus long fleuve au monde après l’Amazone (6 692 km) en Amérique du Sud, le Nil est pollué par les eaux usées, les déchets, et les pesticides utilisés pour l’agriculture, surtout dans son delta. Selon le ministère égyptien de l’Environnement, le Nil fait également office chaque année, d’exutoire pour 549 millions de m3 de déchets industriels liquides. Les produits chimiques et les métaux lourds qu’ils contiennent proviennent directement des 345 complexes industriels situés en bordure du Nil, entre Assouan et Le Caire.
Dans ce contexte, VeryNile met en place un écosystème durable pour recycler le plastique et d’autres déchets de pêcheurs recueillis dans le fleuve. L’initiative a été lancée en 2018 par les start-up Bassita, spécialisée dans la cyber-sensibilisation et la collecte de fonds pour des initiatives positives, et Greenish qui conçoit et met en œuvre des solutions environnementales durables.
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La plateforme sensibilise également contre l’utilisation du plastique à usage unique. « VeryNile a été créé avec un engagement fort pour préserver le Nil en éliminant les plastiques et les déchets nocifs de la rivière tout en donnant du pouvoir aux communautés locales », affirme Alban de Menonville, le fondateur de VeryNile basée dans la ville égyptienne de Giza.
Benoit-Ivan Wansi