En Égypte, 10 millions d’habitants bénéficieront d’un projet de construction d’une usine de fabrication d’emballages biodégradables dans la capitale Le Caire. Ces nouveaux sacs écologiques contribueront à la réduction des tonnes de déchets plastiques qui polluent les cours d’eau dans ce pays d’Afrique du Nord.
Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’Égypte produit en moyenne 970 000 tonnes de plastiques par an. Le gouvernement égyptien veut proposer aux populations une alternative au plastique utilisé pour l’emballage des aliments et autres produits de consommation. Pour ce faire, une société américaine dont le nom n’a pas encore été rendu public, établira la première usine de fabrication de sacs écologiques sur le sol égyptien.
À la place du plastique, l’installation produira ces emballages à base de coquilles d’œufs, grâce à un dispositif technologique. Le projet coordonné par la ministre égyptienne de l’Environnement sera mis en œuvre d’ici à 2023 dans le gouvernorat du Caire. « Le ministère soutient 3 500 usines qui produisent des sacs à usage unique, mais qui veulent suivre les spécifications environnementales pour produire des sacs biodégradables. Le plastique utilisé actuellement ne se décompose qu’après 400 ans », rappelle Yasmine Fouad.
Réduire la pollution marine par le plastique
Les déchets plastiques ont une incidence sur la santé des populations et les espèces animales. Dans une étude sur l’avenir de la pétrochimie parue en octobre 2019, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) révèle que « 5 à 13 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année dans les océans ». Contrairement à d’autres pays africains (le Rwanda en 2008, le Gabon en 2010, le Cameroun en 2012, le Burkina Faso en 2014, Ndlr), Égypte n’a pas encore interdit officiellement la fabrication, l’importation, la commercialisation et la distribution d’emballages plastiques.
Dans ce pays d’Afrique du Nord traversé par le Nil, les pêcheurs et les touristes déversent chaque année 250 000 tonnes de déchets plastiques dans le deuxième plus grand fleuve au monde (6 692 km), selon les autorités. Face à cette situation, la société canadienne Plastic Bank qui lutte contre la pollution des océans à travers le monde a annoncé la collecte annuelle de 5 000 tonnes de déchets plastiques en Égypte d’ici à a fin de l’année 2023. L’initiative porte notamment sur la création de nouveaux centres de collecte dans les gouvernorats d’Alexandrie, d’Assiut, de Kafr el-Sheikh et de Menoufeya, où les particuliers pourront échanger leurs déchets plastiques contre de l’argent, des biens ou des services numériques.
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Dans le même temps, Plastic Bank a également signé un partenariat avec la filiale égyptienne de l’entreprise alimentaire allemande Lorenz Snack-World, en vue de la collecte d’un million de bouteilles en plastique avant novembre 2022. L’opération est menée dans plusieurs gouvernorats égyptiens à l’instar du Caire.
Benoit-Ivan Wansi
