Les autorités égyptiennes renforcent l’accès aux services d’assainissement en zone rurale. Lors de son récent déplacement à Charm El-Cheikh, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a indiqué que 85 000 ménages ont été connectés aux réseaux d’égouts. Les foyers bénéficiaires de ce service d’assainissement se trouvent dans 106 villages des gouvernorats de Gizeh, Qalyoubeya, Alexandrie, Louxor, Qena, Beni Suef, Menoufeya, Fayoum, Sohag, Damiette, Beheira, Le Caire, Suez, Ismailiyah, Kafr al-Sheikh, Menya, Sharqeya et Assiout.
Pour favoriser la connexion de ces ménages aux revenus faibles, le gouvernement égyptien a revu à la baisse les tarifs de connexion au réseau d’assainissement. Les autorités permettent aussi aux familles nouvellement raccordées au réseau de collecte des eaux usées de payer les frais d’abonnement en plusieurs tranches de 40 livres égyptiennes (2,5 dollars). La mise en œuvre de ce projet dans 18 gouvernorats a nécessité un investissement de 305 millions de livres égyptiennes (19,4 millions de dollars).
Une grande installation de traitement des eaux usées bientôt opérationnelle
L’extension du réseau d’égouts dans les zones rurales permet d’atteindre un taux d’accès à l’assainissement de 66 % en Égypte. Elle s’inscrit en droite ligne de la politique des autorités visant la valorisation des eaux usées dans l’agriculture. Dans le cadre de cette stratégie consécutive au stress hydrique qui touche le pays, le gouvernement construit actuellement l’une des plus grandes stations d’épuration au monde.
Lors de son déplacement à Charm El-Cheikh, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a également indiqué que l’usine de traitement des eaux usées de Bahr al-Baqar allait entrer en service dans 8 mois. La station est construite actuellement par les entreprises égyptiennes Arab Contractors (Arabco) et Orascom Construction, pour un coût de 739 millions de dollars, financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), une institution financière de développement panarabe basée à Koweït (ville).
Des eaux usées traitées pour l’irrigation
D’une capacité attendue de 5 millions de m3 par jour, la station d’épuration de Bahr al-Baqar permettra de récupérer les eaux usées qui coulent le long du drain de Bahr al-Baqar. Il serpente sur 106 km, part du gouvernorat de Dakahlia vers Sharqia, et du gouvernorat d’Ismaïlia et file vers le gouvernorat de Port-Saïd. Les effluents qui intègrent le drain au cours du trajet proviennent des ménages du Sinaï, des industries et des plantations de la région.
Dans le cadre de ce méga projet, les eaux usées traitées serviront à restaurer en irriguant 138 600 hectares de plantations à l’est du canal de Suez. Le projet soutiendra ainsi le nouveau plan du gouvernement égyptien visant à rationaliser la consommation en eau dans l’ensemble du pays des pharaons. Le but est de faire face à la baisse du débit du Nil qui approvisionne une bonne partie de ce pays d’Afrique du Nord en eau. La construction de l’usine de traitement des eaux usées de Bahr al-Baqar est également financée par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED).
Jean Marie Takouleu