L’Égypte et l’Allemagne renforcent leur coopération énergétique. Berlin s’est engagé dans une politique de diversification de ses sources d’approvisionnement en énergie et veut importer de l’hydrogène vert produit dans la zone économique du canal de Suez en Égypte.
L’Égypte est en passe de devenir le premier producteur d’hydrogène vert en Afrique. Et l’Allemagne veut s’appuyer sur cette énergie nouvelle pour réduire sa dépendance énergétique envers la Russie. En marge du 13e dialogue de Petersberg sur le climat à Berlin en Allemagne (préparatoire à la COP27 à Charm el-Cheikh, Ndlr), le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est entretenu avec le chancelier allemand Olaf Scholz au sujet de l’hydrogène vert.
Lors de la conférence de presse conjointe qui a suivi l’échange entre les deux dirigeants, le chancelier allemand a fait connaître l’ambition de son pays qui veut s’affranchir du gaz russe en misant sur d’autres énergies notamment l’hydrogène vert dont l’Égypte dispose d’un grand potentiel. « Pour la transformation de l’industrie dans des pays comme l’Allemagne, l’électricité et l’hydrogène seront cruciaux », a affirmé Olaf Scholz.
Des investissements allemands en Égypte
L’Égypte affiche une capacité électrique installée de 57 000 MW, et le gouvernement compte augmenter cette puissance en misant sur les énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire. Le pays d’Afrique du Nord met également en œuvre une politique énergétique qui attire beaucoup d’investisseurs privés. C’est dans ce contexte que les autorités égyptiennes ont pris de l’avance sur d’autres pays voisins en signant des accords avec de grands groupes pour le développement de la production et du commerce de l’hydrogène vert et ses dérivés.
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C’est le cas de l’allemand H2-Industries qui a obtenu les agréments du gouvernement égyptien pour la construction d’une usine de production d’hydrogène à partir des déchets dans la zone industrielle d’East Port-Saïd. L’objectif est de produire et d’exporter de 300 000 tonnes d’hydrogène par an en détruisant 4 millions de tonnes de déchets organiques et plastiques non recyclables sur la même période.
De son côté, le géant de l’énergie Siemens a obtenu l’aval des autorités égyptiennes pour construire des installations dotées d’une capacité d’électrolyse (procédé de production de l’hydrogène, Ndlr) comprise entre 100 et 200 MW. Ce sera dans le cadre d’un partenariat avec Egyptian Electricity Holding Company (EEHC).
Jean Marie Takouleu