Dans le cadre du projet d’interconnexion électrique entre l’Égypte et l’Arabie saoudite, Egyptian Electricity Transmission Company (EETC) a désigné un consortium formé de deux entreprises. La société égyptienne Orascom Construction et Hitachi ABB Power Grids, une entreprise basée à Zurich en Suisse, construiront la partie égyptienne des futures infrastructures de transmissions. Hitachi ABB Power Grids se chargera de la partie saoudienne avec SSEM.
Plus de 1 400 km de désert et de mer séparent l’Égypte et l’Arabie Saoudite. C’est dire la complexité de ce projet CHT (courant continu haute tension) aussi bien pour les deux pays que pour la région Moyen-Orient Afrique du Nord (Mena). Pour la partie égyptienne du projet, Orascom et Hitachi construiront une station de conversion CCHT au nord-est du Caire, ainsi qu’une station de transition à Taba, dans le Sinaï.
La livraison de la première partie des travaux en 2024
Le projet permettra l’échange de 3 000 MW d’électricité de 500 kV entre les pays, sur 1 350 km au moyen de lignes électriques aériennes et d’un câble sous-marin traversant la mer Rouge. Longue de 20 km, le câble sous-marin sera posé dans le golfe d’Aqaba. « L’électricité pourra circuler dans plusieurs directions entre trois terminaux, par exemple, de Tabuk à Badr, mais aussi simultanément de Tabuk à Medina », explique Hitachi ABB Power Grids.
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La future ligne partira donc de Badr, à l’Est du Caire pour s’arrêter à Medina en passant par Tabuk, en Arabie Saoudite. Dans chacun de ces points, des stations de conversion haute tension seront construites, c’est-à-dire deux en territoire saoudien et un en Égypte. La première phase du projet qui s’achèvera en 2024 permettra de construire une ligne capable d’échanger 1 500 MW. La deuxième phase du projet sera livrée en 2025.
Un investissement de 1,8 milliard de dollars
La signature de l’accord entre les compagnies publiques EETC, Saudi Electricity Company et le consortium Orascom Construction-Hitachi ABB Power Grids intervient 9 ans après l’accord sur l’établissement d’une liaison électrique entre l’Égypte et l’Arabie Saoudite. Le projet a aussi une envergure régionale puisqu’il permettra à l’Égypte d’accéder aux réseaux électriques interconnectés du golfe Persique et à l’Arabie saoudite d’accéder à ceux d’Afrique du Nord.
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Les deux pays se sont entendus pour que la plus grande partie de l’électricité échangée soit produite à partir de sources renouvelables. Et en matière d’énergies propres, les deux pays nourrissent de grandes ambitions. L’Égypte espère d’ici à 2035 produire 42 % de son électricité à partir des sources renouvelables, notamment le solaire et l’éolien qui sont développés à tour de bras actuellement dans le pays. Côté saoudien, les autorités veulent porter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique à 50 % d’ici à 2030, tout en s’appuyant sur le gaz naturel.
L’interconnexion électrique entre les deux pays nécessitera un investissement de 1,8 milliard de dollars. Les travaux sont financés par les compagnies publiques d’électricité des deux pays, grâce à des prêts de la Banque islamique de développement (BID), du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED) et du Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades).
Jean Marie Takouleu