Comme le dessalement, la réutilisation des eaux usées est devenue incontournable pour faire face au stress hydrique en Égypte. La localité de Bahr El-Baqar, dans la péninsule du Sinaï, à l’est du canal de Suez dispose désormais d’une station d’épuration. L’usine a été inaugurée le 27 septembre 2021 par le président de la République d’Égypte, Abdel Fattah El Sisi.
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Les entreprises égyptiennes, Arab Contractors (Arabco) et Orascom Construction ont construit la station d’épuration de Bahr El-Baqar. Ces sociétés ont été choisies par l’Autorité nationale pour l’eau potable et le drainage sanitaire (Nopwasd) dans le cadre d’un appel d’offres. La nouvelle installation affiche une capacité de production de 5,6 millions de m3 par jour, faisant d’elle l’une des plus grandes stations de traitement des eaux usées en service dans le monde. L’usine entre d’ailleurs dans le Livre Guinness des records (2021), un livre de référence, publié une fois par an et recensant une collection de records du monde reconnus au niveau international.
La réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation dans le Sinaï
L’usine récupère les eaux usées domestiques, industrielles et agricoles qui coulent le long du drain de Bahr al-Baqar qui serpente sur 106 km, partant du gouvernorat de Dakahlia vers Sharqia, et du gouvernorat d’Ismaïlia et file vers le gouvernorat de Port-Saïd. Les effluents passent ensuite par quatre lignes de traitement de 1 250 000 m3 chacune par jour, avant d’être mis à la disposition des agriculteurs pour l’irrigation.
Le gouvernement égyptien estime que les eaux usées traitées qui sortent de la station d’épuration de Bahr El-Baqar permettront l’irrigation de plus de 168 000 hectares de plantation dans la péninsule du Sinaï. Cette infrastructure jouera un rôle important dans la restauration des terres agricoles à l’est du canal de Suez, dans un contexte marqué par la diminution des ressources du Nil. L’Égypte dispose à peine de 60 milliards de m3 d’eau, dont 55,5 milliards de m3 proviennent du Nil et un demi-milliard de m3 d’eau souterraine non renouvelable répartie sur plusieurs parties du désert.
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La construction de l’usine de traitement des eaux usées de Bahr El-Baqar a coûté 20 milliards de livres égyptiennes, environ 1,3 milliard de dollars. Ce projet entre dans le cadre de la stratégie nationale du gouvernement de l’Égypte en faveur de la préservation de la ressource en eau douce qui se raréfie dans le pays des pharaons.
Inès Magoum