Le prêt de 2 milliards de livres égyptiennes (plus de 127, 35 millions de dollars), accordé par la banque Emirates NBD boucle la phase de financement pour la construction de la station d’épuration d’Al-Hamam en Égypte. L’usine permettra la réutilisation des eaux usées agricoles en Haute-Égypte. La station d’épuration fournira de l’eau pour l’irrigation de 210 000 hectares de terres agricoles, grâce à une capacité de traitement de 6 millions de m3 d’eau par jour, faisant d’elle l’une des plus grandes installations de Reuse du pays.
La construction de la nouvelle usine est assurée par les entreprises égyptiennes Arab Contractors, Orascom Construction, Hassan Allam Construction, ainsi que Metito Water Treatment Group, regroupées en consortium. La future installation permettra de lutter contre les pénuries d’eau au nord-ouest de l’Égypte, en proie à la sécheresse qui entraîne l’évaporation de l’eau et la modification du régime des précipitations. Ce phénomène est également à l’origine de la dégradation des terres qui impacte les activités agricoles. Au total, 210 000 hectares de terres agricoles restaurées dans le cadre du projet national « New Delta » seront irrigués grâce à l’usine d’Al-Hamam.
La préservation des ressources
Un canal creusé sur au moins 120 km collectera les eaux usées agricoles et les transportera jusqu’à la future usine. Outre l’amélioration de l’approvisionnement en eau et la réduction de la pollution marine, cette solution présente l’avantage majeur fournir une ressource alternative qui permettra finalement aux agriculteurs Égyptiens de limiter le prélèvement de l’eau douce apportée par le Nil. En outre, la réutilisation des eaux usées participe d’une démarche complète d’économie circulaire appliquée au cycle de l’eau, nettement moins chère et moins énergivore.
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La station d’épuration d’Al-Hamam viendra s’ajouter aux nombreuses usines en service en Égypte. En Afrique du Nord, le pays fait partie des pionniers en matière de réutilisation des eaux usées traitées. Pour optimiser cette pratique, le gouvernement égyptien impose également des mesures restrictives sur l’utilisation de l’eau d’irrigation. Le pays des pharaons prévoit par exemple de valoriser les cultures à faible consommation d’eau (les fruits, les légumes, etc.) au détriment des cultures à forte consommation comme le riz pour limiter le gaspillage de la ressource.
Inès Magoum