En Égypte, la start-up Bekia veut débarrasser les gouvernorats de leurs déchets. L’entreprise créée en 2017 par le jeune entrepreneur Alaa Afifi a mis au point une plateforme digitale pour collecter les ordures ménagères, les bouteilles plastiques et d’autres déchets auprès des populations en échange d’une rémunération ou des produits alimentaires, des tickets de métro ainsi que des médicaments. L’initiative mise en œuvre essentiellement dans la ville du Caire vise à améliorer l’assainissement et la qualité de l’air dans la capitale égyptienne.
Ces déchets collectés sont ensuite valorisés en granulés par les 25 employés de Bekia. La jeune pousse a obtenu récemment 100 000 dollars de la société américaine de capital-risque Catalyst Fund. Ce financement devrait permettre l’extension de ses activités notamment dans la gestion durable des déchets électroniques, notamment les téléphones et ordinateurs portables arrivés en fin de vie. Ces vieux appareils contenant des éléments chimiques comme le plomb et le mercure finissent souvent dans les décharges et les rues avec d’importants risques de maladies respiratoires.
D’autres initiatives de collecte et de recyclage des déchets sont en cours en Égypte. C’est le cas notamment des distributeurs automatiques inversés (RVM) fabriqués par la start-up égyptienne Dawarha. Ce dispositif accessible via une application mobile utilise l’intelligence artificielle (IA) pour récompenser les consommateurs qui déposent des bouteilles en plastique à usage unique ou des canettes. Pour l’année 2023, Dawarha a acquis et déployé 200 RVM d’une valeur de 1,5 million de dollars dans la ville du Caire. L’entreprise avait mobilisé ces fonds auprès d’un groupe d’investisseurs.
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Il y a aussi la société canadienne Plastic Bank qui a annoncé en 2022 la création de nouveaux centres de collecte dans les provinces d’Alexandrie, d’Assiut, de Kafr el-Sheikh et de Menoufeya. Ces installations qui visent la lutte contre la pollution des océans dans le pays des pharaons permettront aux Égyptiens d’échanger leurs déchets plastiques contre de l’argent, des biens ou des services numériques. C’est dans le cadre d’un partenariat avec la filiale égyptienne de l’entreprise alimentaire allemande Lorenz Snack-World.
Benoit-Ivan Wansi