Les travaux d’extension de la station d’épuration d’El-Gabal El-Asfar au Caire ont été livrés. La station devient de fait la plus grande d’Afrique, avec une capacité d’environ 2 millions de m3.
La station de traitement des eaux usées d’El-Gabal El Asfar, située à l’est du Caire, est désormais la plus grande d’Afrique. C’est l’une des conséquences du projet d’extension de cette station, dont la capacité était limitée à 1,4 million de mètres cubes (m3). Avec une capacité additionnelle de 500 000 m3, la station offre désormais du répondant, dans une capitale de 9,7 millions d’habitants, où le taux de croissance démographique se situe à 1,9 %.
« L’augmentation de la capacité de cette usine de traitement des eaux usées est nécessaire, en raison de la croissance démographique. Elle contribuera ainsi à l’amélioration de l’environnement de l’eau et de l’assainissement dans la capitale », a déclaré le Président égyptien Abdel-Fattah El-Sisi, lors de la cérémonie d’inauguration, le samedi 15 décembre 2018. En effet, si l’accroissement de la population induit la flambée de la demande en eau potable, elle provoque également une augmentation du débit des eaux usées.
L’usine d’El-Gabal El Asfar alimente 2,5 millions de citadins
Le gouvernement égyptien a investi environ 1005 millions de dollars, dans les différentes phases de développement de l’usine de traitement des eaux usées d’El-Gabal El Asfar. Le projet d’extension a été soutenu par deux partenaires au développement : l’Agence de coopération internationale du Japon (Jica) et la Banque africaine de développement (BAD), qui a débloqué 58 millions de dollars. « En investissant dans la station d’épuration de Gabal El-Asfar, la Banque africaine de développement contribue à protéger la population, les écosystèmes et les ressources en eau du pays » a expliqué Yacine Fal, Directeur général adjoint de la BAD pour l’Afrique du Nord.
La station fournit des services sanitaires et de l’eau potable à environ 2,5 millions de personnes dans la capitale. Les boues issues du traitement des eaux usées permettront de produire du biogaz, qui servira à générer de l’électricité. Selon la Construction Authority for Potable Water and Wastewater (CAPW), cette énergie servira à couvrir 60 % des besoins de l’usine.
Le projet de l’usine de traitement des eaux usées d’El-Gabal El Asfar, répond à la stratégie gouvernementale de gestion des eaux sur la base de la Gestion intégrée des ressources en Eau (Gire), gestion de la demande incluse. Un programme qui est parvenu à approvisionner la quasi-totalité de la population en eau potable en zone urbaine.
Toute fois l’assainissement en zone rurale reste insuffisant. Une analyse de la situation actuelle, organisée par la Sustainable Water Integrated Management (SWIM, un programme mis sur pied par l’Union européenne pour le soutien aux projets d’eau potable dans les pays en développement), a révélé un certain nombre de faiblesses : le développement de l’assainissement est manifestement à la traine dans les zones rurales par rapport aux zones urbaines ; ces zones connaissent également un manque de personnel qualifié, et d’opérateurs, dans le domaine de l’eau potable.
Dans un rapport publié le 17 décembre 2009 et intitulé « La pollution de l’eau est une bombe à retardement qui menace la santé des Égyptiens », l’Organisation égyptienne des Droits de l’Homme (OEDH) affirme que 38 millions d’Égyptiens — soit 47 % des habitants du pays — boivent des eaux usées… C’est notamment le cas de 71 % des villages de l’Égypte.
Boris Ngounou