Le gouvernement égyptien a obtenu un accord de financement de la part de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour le projet d’extension et de modernisation de la station de traitement des eaux usées d’Alexandrie Ouest. L’institution financière européenne accepte ainsi d’allouer 120 millions d’euros à ce projet dont le but est d’améliorer la qualité du traitement des effluents et, surtout, d’augmenter la capacité de l’installation pour l’adapter aux besoins des populations de cette ville portuaire sur la Méditerranée.
La station de traitement des eaux usées d’Alexandrie Ouest a été construite sur une superficie de 13,6 hectares. Elle couvre une zone peuplée actuellement de plus de 1,3 million de personnes. Actuellement doté d’une capacité de 460 000 m3 par jour, elle n’effectue le traitement des eaux usées qu’en une seule étape : la décantation avec une sédimentation primaire. L’eau est ensuite évacuée via le canal de drainage d’Al-Omoum, jouxtant le port d’Alexandrie.
La réutilisation des eaux usées
Le but du projet soutenu par la BEI est l’étendre la station d’épuration en ajoutant de nouvelles unités pour traiter au moins 600 000 m3 d’eaux usées par jour. Par ailleurs, un traitement secondaire sera apporté aux eaux usées, permettant ainsi leur réutilisation. L’eau traitée pourra ainsi être utilisée ultérieurement pour l’entretien des espaces verts de la ville d’Alexandrie ou pour l’agriculture.
La BEI estime qu’avec une capacité de 600 000 m3 par jour, la station de traitement des eaux usées d’Alexandrie Ouest pourrait répondre aux besoins des populations de sa zone de couverture jusqu’en 2050. En outre, le projet actuel « contribuera à la dépollution du lac Maryout ainsi que de la mer Méditerranée et fournira potentiellement une source d’eau supplémentaire, améliorant ainsi la situation économique de la région », estime la BEI.
Un investissement total de 184 millions d’euros
Le coût total du projet d’extension de l’usine de traitement des eaux usées d’Alexandrie Ouest est de 184 millions d’euros. « Le financement bénéficie de la couverture de la garantie de l’Union européenne pour les opérations de financement de la BEI en dehors de l’union, ainsi que d’une importante contribution sous forme de subvention de la plateforme d’investissement de la politique européenne de voisinage (PIP) », explique la BEI. L’institution financière précise que le projet a été identifié et préparé avec le soutien du Programme d’investissement dans les points chauds de la Méditerranée (MeHSIP) en utilisant les fonds fournis par le Fonds fiduciaire de la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP), avec une contribution de la Camena (Action pour le climat au Moyen-Orient et en Afrique du Nord).
Jean Marie Takouleu