La Banque centrale d’Égypte (CBE) annonce un ambitieux plan visant à mobiliser 55,5 milliards de livres égyptiennes (3,5 milliards de dollars) pour la modernisation des systèmes d’irrigation en Égypte. Les fonds mobilisés en partenariat avec la Banque agricole d’Égypte (ABE) serviront à financer des sociétés coopératives agricoles ou des établissements de crédit dans le pays.
La Banque centrale d’Égypte (CBE) et la Banque agricole d’Égypte (ABE) se soutient la modernisation des systèmes d’irrigation opérationnels du pays. Les deux institutions financières se proposent de financer des projets innovants qui aboutiront au remplacement des systèmes d’irrigation par inondation ou submersion, sur près de 1,7 million d’hectares de plantation, par des dispositifs modernes (au goutte-à-goutte, par bulles et la pulvérisation par brouillard).
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La CBE et l’ABE mobiliseront 55,5 milliards de livres égyptiennes (environ 3,5 milliards de dollars) pour cette opération qui concerne uniquement des sociétés et coopératives agricoles.
La rationalisation des ressources en eau face au stress hydrique
Le prêt accordé dans le cadre de cette opération devra être remboursé sur 10 ans, sans intérêt, à condition que le premier versement soit effectué un an après l’achèvement de la mise en œuvre et la transformation complète des systèmes d’irrigation visés. L’intérêt d’une telle démarche pour l’Égypte est pluriel. En modernisant les systèmes d’irrigation dans ce pays d’Afrique du Nord, la fréquence d’épuisement des ressources d’eau douce sera considérablement ralentie. À cela s’ajoute une meilleure répartition des ressources face au stress hydrique persistant auquel est confrontée l’Égypte. En août 2019, le gouvernement égyptien a d’ailleurs décidé d’amender la loi 53/1966 sur l’agriculture. Désormais, des restrictions sont imposées à la culture du riz, de la canne à sucre, de la banane et à toutes les cultures à forte teneur en eau.
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L’opération lancée par CBE s’inscrit dans la politique du ministère égyptien des Ressources en eau et de l’Irrigation qui vise la couverture de 1,554 million d’hectares de plantation avec des systèmes d’irrigation modernes, moins consommateurs en eau d’ici 3 ans. La baisse du débit du Nil est en partie à l’origine de cette nouvelle politique. Selon le gouvernement égyptien, la quantité d’eau de pluie qui entre dans le Nil à partir des chaînes montagneuses éthiopiennes est inférieure aux normes de saison. Par conséquent, le débit du fleuve diminuera de 5 milliards de m3. Ce déficit représente 10 % de la part égyptienne d’eau du Nil qui s’élève à 55,5 milliards de m3, telle qu’établie dans une convention de 1959 répartissant les droits relatifs à l’eau du Nil.
Inès Magoum