Le gouvernement égyptien veut accélérer le développement de sa politique en matière d’énergies renouvelables. En témoigne la mobilisation du foncier annoncé par l’Autorité pour les énergies nouvelles et renouvelables (NREA). L’organisme public qui régule le secteur très dynamique des énergies renouvelables dispose désormais de 5 200 km2 de terrain devant servir à la construction des installations de production des énergies renouvelables.
Ces parcelles pourront être utilisées par des entreprises publiques et les producteurs indépendants d’électricité (IPP). Les terrains sont situés dans plusieurs régions du pays des pharaons. Dans la région de Zafarana au bord de la mer Rouge, la NREA dispose de 6,5 km2, dont huit parcelles pour des projets en cours d’exploitation, et une parcelle pour un projet en construction. Un terrain restant est disponible pour la mise en œuvre de tout autre projet.
Le déploiement des énergies renouvelables dans les régions autour du Nil
Zafarana est propice à la production de l’énergie éolienne. La région a d’ailleurs abrité un parc éolien de 30 MW qui a fermé en 2021, après 20 années de fonctionnement. La région est aussi au centre d’un projet solaire dont la phase de construction est assurée actuellement par l’entreprise allemande Belectric. Dans le golfe de Suez qui concentre déjà plusieurs parcs éoliens opérationnels ou en construction, 80 km2 ont également été mobilisés.
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Il s’agit de huit parcelles pour des projets en cours de développement, cinq pour des projets en exploitation, et une parcelle disponible pour la mise en œuvre de divers projets. Les régions de l’Est et de l’Ouest du Nil concentrent la plus grande partie des terrains disponibles pour la production des énergies renouvelables. À l’Est, la NREA dispose de 1 923 km², tandis que les terres à l’ouest du Nil sont d’environ 1 626 km².
Une aubaine pour le développement du marché de l’hydrogène vert
Située dans la région d’Assouan, la localité de Benban abrite déjà un complexe solaire de 1 650 MWc qui occupe 32 terrains. Mais la NREA prévoit tout de même sept terrains supplémentaires devant servir au développement d’autres projets solaires. Dans le même gouvernorat, sept autres terrains sont disponibles, dont trois dédiés à des projets en développement. À en croire l’organisme public, 3 570 MW d’énergies propres seront opérationnel d’ici la fin du troisième trimestre 2022, pour un investissement direct étranger de 3,5 milliards de dollars.
L’augmentation de la capacité installée d’énergies renouvelables est de bon augure pour les projets de production d’hydrogène vert et ses dérivés, en gestation dans la zone économique du canal de Suez. Ils sont portés par de grands groupes étrangers qui y investiront 10 milliards de dollars d’ici à 2030.
Jean Marie Takouleu