C’est sans doute une bonne nouvelle pour les agriculteurs égyptiens à l’heure où l’énergie solaire se démocratise et se déploie à grande vitesse en Afrique. Ils pourront bénéficier du soutien financier de la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale responsable du financement du secteur privé, et de la Banque agricole d’Égypte (ABE). Les deux institutions financières se mettent ensemble pour financer le déploiement des systèmes d’irrigation alimentés à l’énergie solaire dans le pays des pharaons.
En Égypte, comme ailleurs en Afrique, les agriculteurs se servent de groupes électrogènes fonctionnant au diesel pour irriguer leurs plantations. Outre sa nature polluante, ces générateurs sont aussi coûteux en termes de carburant et d’entretien. La SFI soutient le passage à l’énergie solaire qui pourrait soulager financièrement les agriculteurs égyptiens, en leur permettant d’économiser au moins 14 milliards de livres égyptiennes (875 millions de dollars) par an.
La réduction des émissions de CO2
L’énergie solaire devrait en toute logique permettre de réduire les émissions de CO2 des plantations. L’initiative s’inscrit dans le cadre du travail consultatif de la SFI visant à renforcer le secteur des technologies propres et à soutenir l’esprit d’entreprise en Égypte.
« Dans le cadre du projet de développement de l’entrepreneuriat et du marché des technologies propres, la SFI aide certaines institutions financières à renforcer leur capacité à offrir des facilités de financement pour les systèmes photovoltaïques hors réseau dans le secteur de l’agroalimentaire. Le projet est mis en œuvre en partenariat avec les gouvernements du Danemark, de la Corée du Sud et des Pays-Bas », indique la SFI.
Il appartient donc, à la Banque agricole d’Égypte de repartir les fonds octroyés par la SFI. L’institution financière dessert pas moins de 4 millions d’agriculteurs en Égypte. C’est dire son poids dans les secteurs agricoles et financiers. « Développer l’utilisation de la technologie d’énergie solaire chez les agriculteurs fait partie de notre stratégie pour soutenir le développement agricole et rural en Égypte. Cela contribuera également à la stratégie du pays pour 2030 visant à encourager les investissements agricoles et à rationaliser l’utilisation des ressources, y compris l’énergie », affirme Sami Abdel Sadek, le vice-président de la Banque agricole d’Égypte.
Jean Marie Takouleu