Comment booster la production des plantations tout en respectant la nature ? C’est le défi que la start-up égyptienne Baramoda est en train de relever avec succès dans le gouvernorat de Qena, où elle a vu le jour il y a un an de cela. Elle propose des solutions de transformation des déchets agricoles en fertilisants biologiques pour divers types de sol.
Le contexte local a permis l’éclosion de cette jeune pousse. En Égypte, Qena est le vivier de la production sucrière. Le sucre, qui est un produit largement consommé par les populations égyptiennes, est obtenu à partir de la canne à sucre et de la betterave à sucre. Le processus de production rejette beaucoup de déchets puisqu’il n’utilise que le jus de ces produits agricoles. Dans l’ensemble du pays, on estime à 38 millions de tonnes, la quantité de déchets produit dans des plantations. Seulement 12 % de ces résidus sont valorisés à ce jour. Une situation qui a favorisé la naissance de Baramoda.
Une forte potentialité de croissance
Baramoda a été lancé par Mostafa Elnaby, Moussa Khalil et Mohammed Abu Zaid. Dans le gouvernorat de Qena, la start-up a construit une usine qui fabrique de l’engrais biologique à partir des déchets issus des plantations de cannes à sucre et de betteraves à sucre. L’installation, qui occupe une superficie de 29 400 m2 a déjà produit 5 000 tonnes d’engrais qui permettent de fertiliser plus de 1 300 hectares de plantation.
Pour développer sa technologie, la jeune entreprise a reçu récemment un investissement de 5 millions de dollars de la part de HIMangel, un fonds d’investissement spécialisé dans les entreprises en phase de démarrage. Et s’il a investi autant d’argent dans Baramoda, c’est que la jeune pousse dispose d’un énorme potentiel. À en croire nos confrères d’Egyptian Streets, l’Égypte connaît une pénurie d’engrais aussi bien organique que chimique.
Une situation qui devrait s’aggraver dans les prochaines années puisque le gouvernement égyptien veut accroître la production agricole pour répondre aux besoins de sa population en pleine croissance. La valorisation des déchets agricoles pourrait être la réponse adéquate à la pénurie d’engrais. Pour ne pas épuiser les ressources naturelles, notamment l’eau, le gouvernement s’est lancé dans un vaste projet visant à promouvoir l’agriculture sous serre qu’il présente comme moins consommatrice d’eau.
Récemment, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi, a inauguré 1 300 serres agricoles dans la ville portuaire d’Alexandrie au nord du pays. L’objectif à terme est d’aménager ces installations sur au moins 100 000 hectares à travers tout le pays.
Jean Marie Takouleu