Le gouvernement égyptien a annoncé son intention d’investir 4 milliards de dollars dans la production de l’hydrogène vert. Son projet, encore au stade d’étude, est mis en œuvre en partenariat avec le géant allemand Siemens.
L’Égypte avance dans la mise en œuvre de son projet pilote de production de l’hydrogène vert. Mohamed Shaker, le ministre égyptien de l’Électricité et des Énergies renouvelables a fixé le budget pour la production et le stockage de cette énergie propre à 4 milliards de dollars. Pour l’heure, le projet pilote est encore en phase d’étude menée par Siemens. Le géant allemand de l’énergie réalise cette étude en collaboration avec le Fonds souverain d’Égypte et plusieurs départements ministériels.
L’Égypte est devenue l’un des principaux leaders du continent africain en matière de production des énergies renouvelables. Il y a quelques années, Le Caire s’est fixé pour objectif de produire 42 % de son électricité à partir des sources renouvelables d’ici à 2035 et 20 % à l’horizon 2022. À en croire le ministre Mohamed Shaker, le poids des énergies renouvelables dans le mix électrique de l’Égypte devrait atteindre 20 % avant la fin de cette année, soit un an d’avance sur son calendrier.
De nouvelles propositions de projet à l’étude
Le dynamisme dans le secteur de l’électricité en Égypte est tel que le pays d’Afrique du Nord met de gros moyens en jeu pour vendre son surplus de production dans les pays voisins et même au Moyen-Orient, notamment en Irak. L’hydrogène vert pourrait accroître les ambitions de l’Égypte en matière énergétique. À l’instar des producteurs indépendants d’électricité (IPP) qui développent des projets éoliens et solaires dans le pays des pharaons, six entreprises internationales ont déjà formulé des propositions de projets de production de l’hydrogène vert aux autorités. Ces sociétés basées au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne, au Japon, en Italie et en Chine, prévoient de produire de l’hydrogène à partir de l’énergie solaire et éolienne.
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Même si le gouvernement égyptien s’est gardé de dévoiler les noms de ses sociétés, il indique tout de même qu’un comité a été formé pour étudier l’ensemble des offres. Ce comité est composé d’Egyptian Electricity Holding Company (EEHC), d’Egyptian Electricity Transmission Company (EETC) et de la New and Renewable Energy Authority (NREA). Les résultats des consultations seront ensuite envoyés au ministre égyptien de l’Électricité et des Énergies renouvelables qui rendra la décision finale.
Le déploiement en 3 ans
Le Caire prévoit d’accélérer le déploiement de ces solutions au cours des trois années à venir. Pour mémoire, l’hydrogène est produit par électrolyse à partir d’eau de mer, en utilisant un courant électrique pour séparer l’hydrogène de l’oxygène présent dans l’eau. Si cette électricité est obtenue à partir de sources renouvelables, elle produira de l’énergie sans émettre de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Ce type de combustible (hydrogène vert) sera largement utilisé dans les industries qui émettent du carbone en grande quantité, notamment la sidérurgie, le transport maritime et la production chimique, les avions, les camions de transports de marchandise et d’autres industries lourdes.
Jean Marie Takouleu