Le prêt de 18 millions de dollars approuvé récemment par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est destiné à la construction d’usines de dessalement de l’eau de mer pour l’approvisionnement en eau potable de deux villes nouvelles dans le gouvernorat du Sinaï-Nord. Le gouvernement égyptien veut construire une station de dessalement à Rafah, une ville que Le Caire a décidé de raser en 2015 pour en construire une nouvelle afin d’étendre un tampon de sécurité entre l’Égypte et la bande de Gaza.
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Ce projet immobilier est hautement stratégique, Rafah étant le seul point de passage entre l’Égypte et l’enclave palestinienne. L’usine de dessalement en construction dans la zone Kilo 17 à l’ouest de la capitale provinciale (Sinaï-Nord) Al-Arish affichera une capacité de 100 000 m3 dans la première phase, moyennant un investissement de 97 millions de dollars. La seconde phase du projet portera la capacité de la station à 300 000 m3 par jour, devenant l’une des plus importantes usines de dessalement en Afrique.
Une usine de dessalement pour Bir al-Abed
Le prêt du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED) est également destiné à la construction d’une usine de dessalement de l’eau de mer pour la ville nouvelle de Bir al-Abed. Cet autre projet immobilier de grande envergure a le même objectif que celui de Rafah. Bir al-Abed s’étendra sur près de 79 000 hectares au bord de la mer Méditerranée. La ville sera composée de 5 000 unités résidentielles, des espaces verts, un hôpital de 82 lits et d’autres équipements fournissant des services essentiels à ses habitants.
La ville devrait accueillir près de 92 000 habitants. Un gros investissement pour le gouvernement égyptien qui, face au terrorisme dans le Sinaï, oppose le développement. La péninsule a vu naître le groupe terroriste djihadiste Ansar Baït al-Maqdis qui a prêté allégeance à l’organisation État islamique avant de se renommer « Province du Sinaï » en 2015.
Selon un rapport rendu public en 2020, le gouvernement égyptien aurait investi 600 milliards de livres (38,2 milliards de dollars) pour le développement du Sinaï depuis 2014. La présence miliaire dans la péninsule y est tout aussi importante.
Jean Marie Takouleu