Grâce à ses mégaprojets, l’Égypte figure parmi les principaux pays producteurs d’énergies renouvelables dans la région Afrique du Nord et le Moyen-Orient (Mena). Le pays des pharaons le doit surtout à son immense potentiel éolien et solaire. Mais le Caire veut désormais accélérer l’exportation de son électricité dans la sous-région, pour rentabiliser ses infrastructures. Ainsi, Mohammed Shaker, le ministre égyptien de l’Électricité et des Énergies renouvelables a annoncé la volonté du gouvernement d’établir une connexion électrique avec l’Iraq.
Ce pays du Proche-Orient ne partage pas une frontière avec l’Égypte. D’ailleurs, 1 427 km séparent les deux pays. Mais depuis 1999, l’Égypte dispose d’une connexion électrique avec la Jordanie, avec qui elle partage un bras de mer dans le golfe d’Aqaba. Pays voisin de l’Iraq, la Jordanie devrait faire transiter l’électricité jusqu’à Bagdad. L’Égypte a déjà lancé des études pour un tel projet d’interconnexion électrique.
L’avantage de la liaison avec la Jordanie
Pour réussir son pari, l’Égypte devra d’abord augmenter la capacité de la ligne électrique qui la relie à la Jordanie. Doté d’une puissance 400 kV, ce câble sous-marin de 13 km traverse le golfe d’Aqaba, avec une capacité d’échange de 550 MW. L’augmentation de la puissance de la ligne devrait permettra de faire transiter une partie de l’électricité du réseau électrique jordanien vers celui de son voisin irakien.
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Si l’Égypte veut devenir un acteur clé dans les échanges d’électricité de la sous-région, c’est que sa capacité installée a nettement augmenté ces dernières années avec l’exploitation de son potentiel solaire et éolien. Le pays d’Afrique du Nord dispose d’une capacité installée d’énergie solaire photovoltaïque de 1 700 MWc et 1 465 MW pour l’éolienne. Mais cette capacité devrait encore augmenter dans les années qui viennent grâce aux projets en cours, en Haute-Égypte pour le solaire, et dans le golfe de Suez pour l’éolien. Dans le souci de rentabiliser sa production, une partie de l’électricité sera exportée vers le Soudan, la Libye, la Jordanie et bientôt l’Iraq. Le Caire envisage même d’établir des connexions électriques avec Chypre et la Grèce.
Jean Marie Takouleu