Malgré les efforts des autorités, les déchets inondent toujours les villes d’Égypte. Selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (Capmas), 44,8 % des ménages égyptiens jettent leurs ordures dans la rue et 52 % des industries gèrent leurs déchets de la même manière. Une situation qui était à l’ordre du jour lors d’une rencontre récente entre le Premier ministre Mostafa Madbouly et le ministre de l’Environnement Yasmin Fouad. Ils ont échangé concrètement sur question de l’élaboration d’un système de gestion des déchets que le gouvernement envisage d’appliquer dans tout le pays.
Cette initiative devrait être mise en place en 2020 et de façon continuelle dans toutes les municipalités d’Égypte. Le plan prévoit la construction d’infrastructures et la réhabilitation des décharges. Dans les villes égyptiennes, des stations fixes et mobiles permettront aux populations de mieux gérer leurs déchets. Ce système intégré de gestion des déchets solides comprend la collecte, le tri, le transport et le recyclage ainsi que l’élaboration d’un système de traitement et d’élimination pour les déchets dangereux et les déchets ultimes.
Les premières applications du système
Le système que le gouvernement veut mettre en place est censé être pleinement opérationnel dans 2 ans, mais les premiers tests se font déjà sur le terrain. C’est le cas de l’application « Dawar » que certains Égyptiens installent sur leurs smartphones. Elle est fonctionnelle dans les districts de Maadi et Torra dans la grande ville du Caire. Lancée au mois d’octobre 2018, elle permet à l’utilisateur de prendre une photo d’un coin de rue souillé par un tas de déchets. Une fois la photo téléchargée dans l’application, « Dawar » sera en mesure de suivre l’emplacement à l’aide du GPS et d’envoyer une équipe spécialisée pour effectuer le nettoyage. L’application devrait être utilisée dans d’autres villes d’Égypte.
« Les ordures qui polluent depuis longtemps les rues égyptiennes seront complètement nettoyées lorsque le système de nettoyage sera appliqué », a promis Khaled Kassem, porte-parole du ministère du Développement. Et de préciser, « les gouverneurs soumettront des études finales sur le système complet de nettoyage, tout en soulignant que ce dernier sera appliqué une fois que la National Waste Management Holding sera mise en place et qu’une loi sur les déchets (après l’examen par le parlement lors de la prochaine session), sera publiée. »
Le système fonctionnera avec une usine de recyclage qui sera construite près du Caire. Le nom de l’entreprise qui mettra en œuvre ce projet n’a pas été rendu public. Mais en mai dernier, le syndicat des éboueurs aurait signé un protocole d’accord avec une société italienne pour la construction de ladite usine. Elle disposera d’une capacité comprise entre 600 et 1100 tonnes de déchets par jour. Ces déchets serviront à produire de l’électricité et du biogaz.
Jean Marie Takouleu