Le gouvernement égyptien vient de décider d’augmenter le tarif d’achat d’électricité produite à partir des déchets. Objectif : attirer davantage d’investisseurs pour améliorer la gestion des déchets en Égypte.
C’était une décision très attendue par les producteurs indépendants d’électricité (IPP), spécialisés dans la valorisation des déchets. Ils viennent d’obtenir du gouvernement égyptien l’augmentation du tarif d’achat de l’électricité produite à partir de l’incinération des déchets. Le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouli a fixé le plafond 8 centimes de dollars le kWh d’électricité.
L’objectif du gouvernement est d’attirer davantage les investisseurs pour soutenir son plan de gestion des déchets qui entrera pleinement dans sa phase de réalisation d’ici quelques semaines. L’enjeu est aussi économique puisque, selon la Banque mondiale, l’Égypte perd chaque année (en moyenne) 1,5 % de son produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire 5,7 milliards de dollars, liées au déficit en matière de valorisation des déchets. Tandis que leur traitement (stockage et enfouissement) engendre des coûts. De plus, lorsque les déchets ne sont pas bien traités, ils polluent l’environnement, engendrant d’autres impacts négatifs.
La valorisation est une solution qui permet d’éliminer les déchets tout en leur attribuant de la valeur. Selon l’Agence égyptienne des affaires environnementales, 95 millions de tonnes de déchets sont produites chaque année dans ce pays d’Afrique du Nord. Le gouvernement égyptien privilégie donc l’incinération pour produire de l’électricité.
Ainsi, profitant de l’ouverture de la production de l’électricité aux investissements privés dans le pays, plusieurs entreprises ont obtenu des concessions en Égypte ces derniers mois. C’est le cas de l’entreprise suisse Thermo-Chemical Gasification and Alternativ Energy Applications GmbH (TCG Alena). Elle construira plusieurs incinérateurs de déchets dans le pays en collaboration avec l’Autorité nationale pour la production militaire. En juillet 2019, Fas Energy, une entreprise saoudienne, a annoncé un plan d’investissement de 300 millions de dollars en Égypte. Ces fonds serviront à construire des incinérateurs de déchets dans les nouvelles villes en construction en Haute-Égypte. Fas Energy commencera par une première centrale de 20 MW. L’électricité sera vendue à l’entreprise publique Egyptian Electricity Transmission Company (EETC).
Jean Marie Takouleu