Les autorités égyptiennes envisagent de construire des petites centrales hydroélectriques sur plusieurs sites dans le delta du Nil. Cette idée ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement de ce pays d’Afrique du Nord.
Implanter des petites centrales hydroélectriques dans le delta du Nil dans le nord de l’Égypte… Voici une idée que le ministère égyptien de l’Électricité compte bien concrétiser. Sous la coordination de l’Autorité exécutive des centrales hydroélectriques (HPPEA), des études ont été menées dans cette région de l’Égypte où le Nil se divise en plusieurs branches avant de se jeter dans la mer Méditerranée.
Menées par une entreprise allemande, ces investigations ont permis de déterminer au moins sept sites. Le ministère égyptien de l’Electricité compte y établir des centrales hydroélectriques dotées de capacités comprises entre 2 et 5 MW. Une bonne initiative pour réduire la dépendance aux énergies fossiles dans la production de l’électricité, mais susceptible de bouleverser l’environnement de cette région marécageuse. C’est ce qui explique en partie l’opposition du ministère égyptien de l’Irrigation.
Des négociations en cours
La construction de petits barrages dans la région Haut Nil est soutenue par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement. L’institution financière a d’ailleurs alloué 30 millions d’euros à ce projet. Le ministère égyptien de l’Irrigation hésite à valider le projet. Une demande en ce sens a été introduite par le ministère de l’Électricité. Ce dernier indique que les négociations sont en cours.
Il faut dire que le delta du Nil est en quelque sorte le poumon vert de l’Égypte, avec une biodiversité propre aux zones marécageuses. L’agriculture intensive y est pratiquée à grande échelle. Les récoltes servent à l’approvisionnement de la Haute Égypte.
Le delta du Nil est aussi une zone densément peuplée avec 55 millions d’habitants. Le ministère égyptien de l’Irrigation craint pour le bouleversement de cet équilibre fragile, entre différents usages et de l’écosystème lui-même, avec l’installation des centrales hydroélectriques qui fonctionneront nécessairement avec des barrages.
Jean Marie Takouleu