Le producteur indépendant d’électricité (IPP) Lekela Power met en service commercial son parc éolien de West Bakr en Égypte. L’installation qui affiche une capacité de 250 MW a été construite par Siemens Gamesa, un fabricant d’éoliennes basé en Espagne.
Le portefeuille de Lekela Power s’agrandit en Afrique. Le producteur indépendant d’électricité (IPP), fruit d’une coentreprise entre le fonds d’investissement britannique Actis et Mainstream Renewable Power, met en service commercial son parc éolien de West Bakr dans le golfe de Suez en Égypte. Le projet qui atteint ainsi sa phase d’exploitation a été mis en œuvre dans le cadre d’un contrat BOO (construire, posséder et exploiter), une forme de partenariat public-privé (PPP) signé entre Lekela et le gouvernement égyptien.
L’IPP a confié la construction de son parc éolien à Siemens Gamesa, un fabricant d’éoliennes détenu majoritairement par le groupe allemand Siemens Energy. L’entreprise basée à Zamudio (en Espagne) a installé 96 éoliens à 30 km de la localité de Ras Ghareb, dans le golfe de Suez. Les travaux ont duré près de 2 ans. Le parc éolien a une puissance installée de 250 MW, pour une capacité de production annuelle de 1 000 GWh. Cette électricité est vendue à Egyptian Electricity Transmission Company (EETC), dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) d’une durée de 20 ans.
Quid de la protection des oiseaux migrateurs ?
Problème, le parc éolien est situé dans une zone de transit des oiseaux migrateurs qui partent d’Europe pour passer l’hiver en Afrique, principalement dans la région des Grands Lacs et en Afrique australe. Le risque de collision avec les pales d’éoliennes est grand. Mais l’IPP promet « un programme de “fermeture à la demande” pour protéger les oiseaux migrateurs. Pour ce faire, Lekela a signé un protocole avec l’Agence égyptienne des affaires environnementales et son projet de surveillance des oiseaux migrateurs, afin de contribuer au financement et à la mise en œuvre du programme de formation à la surveillance des oiseaux migrateurs », assure l’entreprise dirigée par Chris Antonopoulos.
L’impact sur le mix électrique égyptien
La mise en service de cette installation marque une étape importante dans la transition énergétique de l’Égypte. Le pays d’Afrique du Nord affiche pour ambition de produire 22 % de son électricité à partir des sources renouvelables d’ici à 2022. Actuellement, le pays des pharaons dispose d’une capacité installée de 59 063 MW. Parallèlement, l’Égypte qui effectue une percée dans les énergies renouvelables veut exporter une partie de son électricité vers les pays voisins.
Lire aussi- L’Afrique parie sur les énergies renouvelables pour son électrification
Le parc éolien de West Bakr soutient donc ses objectifs de développement en matière d’énergie tout en contribuant à la réduction des émissions de CO2 dans ce secteur stratégique. Lekela Power estime que son parc éolien permettra d’éviter les émissions de 530 000 tonnes équivalent CO2 par an. L’IPP a financé la construction de son parc éolien grâce à des prêts accordés par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et la Société financière américaine pour le développement international (DFC).
Jean Marie Takouleu