L’Égypte renforce ses exigences en matière d’exploitation de ses ressources en eau. Le parlement égyptien étudie une nouvelle législation, imposant des frais sur l’eau d’irrigation dans le pays des pharaons. Le texte de 134 articles vise l’introduction d’un système plus efficace de gestion des ressources en eau dans un pays confronté à un stress hydrique persistant. La nouvelle législation qui sera votée contribuera aussi à lutte contre la pollution par les eaux usées. Ces effluents, pourront être valorisés pour les activités consommatrices d’eau comme l’agriculture ou pour la réalimentation des nappes, limitant ainsi les déficits en eau engendrés par le changement climatique.
La loi en examen stipule que tout agriculteur égyptien qui utilise des équipements de pompage de l’eau sur le Nil ou sur d’autres cours d’eau devra verser à l’État égyptien plus de 79,6 dollars (1 250 livres égyptiennes) pour obtenir une licence (renouvelable) d’exploitation de cinq ans, soit environ 16 dollars (250 livres égyptiennes) par an. « L’article 38 ne vise pas à vendre de l’eau d’irrigation aux agriculteurs, mais à rationaliser son utilisation en imposant des redevances sur le fonctionnement des machines géantes qui pompent d’énormes quantités d’eau pour irriguer des grandes exploitations agricoles », indique le ministre égyptien de l’Irrigation.
Selon les autorités égyptiennes, 1 à 2 % d’agriculteurs sont concernés par cette mesure. « Dans le pays, la plupart de petits propriétaires terriens utilisent de petits canaux d’eau subventionnée pour irriguer leurs plantations », précise le ministre égyptien de l’Irrigation.
Outre l’imposition des taxes sur l’eau d’irrigation et la valorisation des eaux usées, le gouvernement de l’Égypte mise aussi sur dessalement de l’eau de mer pour approvisionner les populations en eau. Le pays est en passe de connaître une pénurie d’eau douce d’ici à 2025. Si le pays en arrive là, sa production agricole diminuera de 47 % d’ici à 2060.
Inès Magoum