ÉGYPTE : les agriculteurs du bassin du Nil vont réduire leur consommation en eau

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ÉGYPTE : les agriculteurs du bassin du Nil vont réduire leur consommation en eau©Tong_stocker/Shutterstock

Le gouvernement égyptien vient de prendre de nouvelles mesures pour réduire l’utilisation des eaux du Nil pour l’irrigation. L’objectif est de se prémunir contre la baisse des précipitations qui pourrait avoir une influence sur le débit du Nil.

Les agriculteurs du bassin du Nil en Égypte réduiront drastiquement leur consommation en eau. C’est ce que leur demande le ministère égyptien l’Irrigation et des Ressources en eau. La décision intervient après la publication des prévisions qui indiquent une baisse des précipitations dans les hautes terres éthiopiennes.

L’eau de pluie qui ruisselle sur ces massifs contribue à intensifier significativement le débit du Nil avant sa longue traversée de l’Égypte. La saison pluvieuse qui a commencé en début du mois d’août dans la région devrait s’étendre jusqu’en novembre 2019. Mais la quantité de pluie sera sans doute inférieure aux normes de saison. Ainsi, le ministère égyptien l’Irrigation et des Ressources en eau indique que le débit du Nil diminuera de 5 milliards de mètres cubes. « Ce déficit représente 10 % la part égyptienne de 55,5 milliards de m3 d’eau du Nil, telle qu’établie dans une convention de 1959 répartissant les droits relatifs à l’eau du Nil », précise le ministère égyptien l’Irrigation et des Ressources en eau.

La conséquence pour les agriculteurs

Les plus touchés par la baisse annoncée du débit du Nil sont les agriculteurs qui se trouvent obligés de respecter la nouvelle réglementation émise par ministère égyptien l’Irrigation et des Ressources en eau. De nouveaux amendements ont été apportés à la loi 53/1966 sur l’agriculture. Désormais, des restrictions sont imposées à la culture du riz, de la canne à sucre, de la banane et à toutes les cultures à forte teneur en eau.

Le gouvernement compte s’assurer du respect des nouvelles règles grâce à un contrôle par satellite. « Les mesures seront prises contre ceux qui ne respectent pas les restrictions de culture. Les agriculteurs se verront infliger une amende de 2 000 livres égyptiennes (120,5 dollars) en cas de première infraction. Le montant qui augmentera jusqu’à 10 000 livres (603 dollars) pour les infractions ultérieures. Le refus répété d’obtempérer pourrait entraîner l’interdiction saisonnière de toute forme de culture », prévient Mohamed Al-Sebaai, le porte-parole de ministère égyptien de l’Irrigation et des Ressources en eau. Les autorités veulent encourager la pratique de l’irrigation en goutte-à-goutte, moins consommatrice en eau. « Nous avons également convenu avec le ministère de l’Agriculture que 85 % de l’eau utilisée pour l’irrigation devrait à terme provenir de sources recyclées », indique Yousri Khafaga, un conseiller du ministre de l’irrigation et des Ressources en eau.

Le gouvernorat de la Mer Rouge mise sur la « reuse »

Le gouvernorat de la Mer Rouge n’a pas attendu la décision des autorités pour essayer de préserver la ressource en eau. Depuis 2016, l’administration locale expérimente l’utilisation des eaux usées traitées pour irriguer les parcs et les jardins publics. Le projet est mené par l’entreprise Red Sea Water and Wastewater Company. Elle a créé un réseau séparé du réseau d’assainissement de 850 maisons et bâtiments publics. L’eau grise recueillie se déverse dans une usine de traitement des eaux pour l’irrigation.

« Les eaux grises représentent 60 % de l’eau consommée. Elles proviennent des étangs et des bains, et nous les avons traitées » affirme Abdullah Gharibtold, le chef de l’Unité des eaux grises du gouvernorat de la Mer Rouge. Un modèle à reproduire dans d’autres gouvernorats de ce pays d’Afrique du Nord.

Jean Marie Takouleu

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