Afin de favoriser le développement économique à l’est du pays, le gouvernement égyptien a créé la Zone économique du canal de Suez (SCZone). L’Autorité générale de cette zone a décidé d’investir 8 milliards de livres égyptiennes (463 millions de dollars), d’ici à 2030, pour industrialiser la région. Au sein de cette enveloppe, le budget consacre 1,3 milliard de livres égyptiennes (75,33 millions d’euros) à l’approvisionnement en eau potable.
Dans la partie sud de cette zone économique, l’Etat prévoit faire passer la capacité de dessalement d’eau de mer, de 100 000 m3 à 250 000 m3 d’eau par jour. D’où la construction de deux nouvelles usines de dessalement d’eau de mer. La première usine aura une capacité journalière de 20 000 m3 d’eau et devrait voir le jour d’ici 2020. La seconde, beaucoup plus grande, produira 130 000 m3 d’eau par jour et sera construite après la mise en service de la première usine.
Un projet d’industrialisation
Dans le domaine des eaux usées, l’Organisation arabe pour l’industrialisation a décidé de soutenir le gouvernement égyptien dans son projet d’industrialisation en investissant dans la construction d’une station d’épuration d’une capacité de 35 000 m3 par jour. Selon Mohamed Shaaban, vice-président de SCZone, la partie sud de la zone industrielle aura besoin de traiter 75 000 m3 d’eaux usées par jour d’ici 2030.
Sur place, les autorités accélèrent les travaux. Les discussions sont également en cours avec les investisseurs sur la superficie totale de la SCZone. Selon Mohamed Shaaban, le gouvernement penche pour 209 km2 pour la partie sud. Il précise aussi que 192 entreprises ont déjà été enregistrées pour l’installation de leurs services dans la partie sud de la SCZone. Elles couvriront plus de 81,26 km2, ce qui représente près de 39 % de la superficie totale (209 km2).
Mohamed Baraya, qui dirige la partie nord de la SCZone, affirme avoir déjà signé des accords avec plusieurs entreprises en vue de leurs installations à l’est de l’Égypte. Il s’agit des constructeurs automobiles, notamment l’allemand Mercedes, ou encore le japonais Toyota. « L’entreprise française Ecoslops a également signé un accord pour la construction d’une installation de collecte et de traitement des résidus pétroliers, avec la possibilité d’y ajouter une unité de microraffinage. », précise Mohamed Baraya.
Sur le plan énergétique, la SCZone aura besoin d’une production d’électricité supplémentaire de 300 MW, à livrer d’ici 2025, et 543 MW supplémentaires d’ici 2030. Cela ne devrait pas poser de problème puisque des projets de parcs éoliens sont actuellement en cours en de réalisation dans le golfe de Suez. Le joint-venture Lekela construit un parc éolien de 250 MW à Ras Gharib. Dans la même zone, l’entreprise française Engie, le japonais Toyota Tsusho Corporation et l’égyptien Orascom Construction, s’activent à livrer un parc éolien qui fournira 250 MW d’ici 2020.
Jean Marie Takouleu