Le ministre égyptien des Ressources en eaux et de l’Irrigation, Mohamed Abdel Aty, a annoncé le début de la mise en œuvre du Plan national de l’eau 2017-2037 dans le secteur de l’eau potable. Dans ce cadre, 50 milliards de dollars seront investis en l’espace de 20 ans pour sécuriser l’accès à l’eau potable.
Le gouvernement égyptien s’apprête à investir 50 milliards de dollars dans des projets d’eau potable. L’annonce est de Mohamed Abdel Aty, le ministre égyptien des Ressources en eau et de l’Irrigation. Cet investissement entre dans le cadre du Plan national de l’eau 2017-2037, a précisé le ministre, en marge de la Semaine de l’eau de Beyrouth, au Liban, qui a ouvert ses portes le lundi 8 avril 2019.
Mohamed Abdel Aty assure que ce plan d’investissement a été réalisé par neuf ministères en Égypte. Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement compte renforcer sa coopération avec les pays africains qui ont en partage le bassin du Nil. Cette annonce intervient après de vives tensions observées ces derniers mois entre : l’Égypte, associée au Soudan, proteste contre la construction par l’Éthiopie du barrage de la renaissance (6 000 MW) à partir des eaux du Nil. Quoi qu’il en soit, le gouvernement égyptien souhaite désormais partager avec ces pays, « son expérience réussie dans la gestion de l’eau » de ce grand fleuve d’Afrique.
Des projets concrets en cours
L’Égypte ne misera pas uniquement sur l’eau douce du Nil. Le pays investit de plus en plus dans le dessalement, notamment pour ses projets immobiliers en cours en Haute-Égypte. Dans la future ville de New Mansoura, le gouvernement projette de construire une usine de dessalement d’eau de mer d’une valeur de 75 millions de dollars. Le contrat de construction de cette station a été remporté en mars 2019 par International Co for Water Services & Infrastructure (IWSI), le partenaire égyptien de l’entreprise américaine Fluence Corporation et Hassan Allam EPC, une société égyptienne. Après18 mois de travaux, l’usine produira 40 000 m3 d’eau potable par jour.
Dans le cadre du Plan national de l’eau 2017-2037, le gouvernement misera également sur la rationalisation de l’eau. Pour l’irrigation par exemple, l’eau sera issue du recyclage des eaux traitées dans les stations d’épurations qui sont en chantier en ce moment dans le nord du pays. C’est le cas dans la future ville de New Alamein où une usine de traitement des eaux usées verra le jour d’ici fin 2021. Elle sera construite par l’entreprise émirienne Metito et l’égyptienne Orascom Construction, avec un investissement de 28 millions de dollars. L’eau de la future usine pourrait être affectée à l’irrigation. Mohamed Abdel Aty, encourage les agriculteurs à utiliser des systèmes d’irrigation modernes, peu consommateurs en eau. L’utilisation de l’eau issue des stations d’épuration permettrait notamment d’économiser l’eau douce du Nil.
Jean Marie Takouleu