Après l’hydrogène vert, les négociations se poursuivent entre l’Europe et l’Égypte pour l’exportation d’électricité vers l’Europe. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ainsi reçu récemment l’entrepreneur grec Dimitris Copelouzos. Le fondateur du groupe Copelouzos est venu au Caire pour discuter d’un projet visant à produire massivement de l’électricité dans le pays des pharaons. Le groupe veut construire des parcs solaire et éolien d’une capacité combinée de 9,5 MW destinée à l’Europe.
Copelouzos envisage le projet d’interconnexion électrique avec la Grèce depuis 2009. Mais la guerre en Ukraine et les sanctions économiques contre la Russie plongent progressivement l’Europe dans une crise énergétique. C’est pourquoi Copelouzos veut accélèrer la cadence afin de relier l’Égypte, la Grèce, puis l’Europe via un câble sous-marin. Cette ligne électrique devrait avoir une longueur de 1 000 km. En 2021, le fleuron grec spécialisé dans l’énergie et les infrastructures a indiqué que sa ligne électrique devrait être capable d’injecter 700 MW dans le réseau électrique de la Grèce. Une ambition qui sera revue à la hausse, au vu de la situation actuelle en Europe.
Les atouts de l’Égypte
Le choix de l’Égypte pour la mise en œuvre d’un projet de production d’énergie solaire et éolienne de 9,5 MW est lié à sa position géographique. Ce pays d’Afrique du Nord est situé à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie. C’est pourquoi Le Caire exporte de l’électricité vers la Jordanie à travers un câble sous-matin de 13 km, d’une puissance de 400 kV. La ligne électrique traverse le golfe d’Aqaba, avec une capacité d’échange de 550 MW. L’Égypte travaille également à l’exportation de son électricité vers l’Iraq et Chypre.
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L’Égypte dispose également d’infrastructures électriques régulièrement modernisées qui permettraient la mise en œuvre de grands projets énergétiques. Le pays a également simplifié les démarches visant la mise en œuvre de ces types de projets d’où l’attrait de producteurs indépendants d’électricité (IPP) et d’autres investisseurs internationaux dans l’industrie naissant de l’hydrogène vert et ses dérivés.
L’Égypte affiche une capacité installée de 59 063 MW, soit plus de cinq fois la capacité installée d’un pays comme le Maroc, soit 10 968 MW en 2021 selon l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee). Dans le mix électrique égyptien, 1 700 MW sont d’origine solaire et 1 465 MW sont produits par des parcs éoliens. Cette capacité est appelée à augmenter avec la mise en œuvre de grands projets éoliens notamment dans le golfe de Suez. L’objectif pour Le Caire est de produire 42 % de son électricité à partir des sources renouvelables d’ici à 2035.
Jean Marie Takouleu