La ruée vers l’hydrogène vert se poursuit en Égypte. Le groupe ENI spécialisé dans les hydrocarbures se lance dans ce secteur d’avenir avec la signature d’un accord avec les entreprises publiques Egyptian Electricity Holding Company (EEHC) et Egyptian Natural Gas Holding Company (Egas). L’entente porte sur l’étude des projets conjoints visant à produire de l’hydrogène vert, à l’aide d’électricité produite à partir de sources renouvelables, et de l’hydrogène bleu, par le stockage de CO2 dans des gisements de gaz naturel épuisés.
L’Égypte fait partie des pionniers du continent africain en matière de production des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien qui pèsent déjà pour 11 % dans son mix électrique (55 000 MW en 2020, Ndlr), soit une capacité installée de 6 000 MW. Le Caire table sur 20 % d’électricité produite à partir des sources renouvelables d’ici à 2022. Cet objectif sera rapidement atteint grâce aux projets en cours dans ce pays d’Afrique du Nord, notamment dans le golfe de Suez pour l’éolien et à Kom Ombo ou encore à Zaafarana pour le solaire.
Trois partenariats avec des acteurs privés
L’hydrogène vert sera un moyen incommensurable pour le stockage d’électricité produite à partir des nouvelles centrales d’énergie renouvelable, et surtout un moyen pour le pouvoir égyptien d’exporter ses excédents vers le marché international. ENI inscrit le partenariat avec les autorités égyptiennes dans le cadre de son objectif de réduction de ses émissions de CO2. C’est une tendance mondiale chez les compagnies pétrolières. Certaines, à l’instar de la française Total, ont même créé des filiales dédiées à la production des énergies renouvelables. Un moyen aussi de se diversifier dans monde où la production et l’utilisation des énergies fossiles sont de plus en plus critiquées pour ses impacts sur l’environnement.
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Pour le gouvernement Égypte, la production de l’hydrogène vert avec ENI contribuera à son objectif de diversification de ses sources de production d’électricité. Le Caire a signé des partenariats avec plusieurs entreprises pour les études et la production de l’hydrogène vert. C’est le cas de l’énergéticien allemand Siemens et le belge Dredging, Environmental and Marine Engineering NV (groupe Deme). L’Égypte table sur un investissement de 4 milliards de dollars dans l’hydrogène vert au cours des trois prochaines.
Jean Marie Takouleu