L’Égypte et Madagascar pourraient bien travailler ensemble dans le domaine de l’eau. C’est ce qu’ont laissé présager les gouvernements des deux pays le 22 août 2022. Au centre du futur partenariat, la collecte des eaux de pluie, ainsi que la gestion des eaux souterraines dans un contexte marqué par la sécheresse.
Au vu de son expertise dans la mise en œuvre des projets hydrauliques, l’Égypte fournira un soutien technique à Madagascar. En effet, ce pays d’Afrique de l’Est est fortement impacté par ce phénomène qui entraine le stress hydrique. La situation a notamment plongé plus d’un million d’habitants du sud de Madagascar dans l’insécurité alimentaire.
La préservation des aquifères souterrains
L’Égypte devrait renforcer les capacités des experts de Madagascar en matière de récupération de ses eaux pluviales en saison de pluie pour permettre d’irriguer les plantations en période de forte sécheresse. Ces eaux peuvent être collectées grâce à des bassins de régulation hydraulique ou encore des barrages. « Théoriquement, la quantité de pluie qui tombe en Afrique équivaudrait à elle seule aux besoins de 9 milliards de personnes, soit une fois et demie la population mondiale actuelle », indique l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
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Avec l’aggravation de la sécheresse, les ressources en eau souterraine sont surexploitées à Madagascar et tendent à s’épuiser au vu de leur caractère non renouvelable. Le pays bénéficiera également de l’expertise égyptienne dans la préservation des aquifères. Outre la rationalisation de l’utilisation de la ressource à travers la mise en place de système d’irrigation au goutte-à-goutte, le gouvernement malgache explore la piste de la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation, l’arrosage des espaces verts comme c’est déjà le cas en Égypte. Le pays des pharaons met en œuvre plusieurs projets dans ce sens, dont le Projet de réutilisation des eaux usées agricoles dans la région du Delta du Nil. L’objectif à terme est d’économiser près de 2 milliards de m3 d’eau douce par an en Égypte.
Inès Magoum