Le gouvernement égyptien entame des discussions avec Metito, Orascom Construction et Scatec. Ces entreprises, très actives dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’énergie, construiront de nouvelles usines de dessalement de l’eau de mer alimentées par les énergies renouvelables.
La véritable critique à l’égard du dessalement de l’eau de mer est sa forte consommation en énergie. L’Égypte veut réduire l’impact environnemental du dessalement en construisant de nouvelles installations entièrement alimentées par les énergies renouvelables. C’est d’ailleurs le but des discussions engagées récemment entre Metito, Orascom Construction, le producteur indépendant d’électricité (IPP) norvégien Scatec et le Premier ministre Mostafa Madbouli. Ces discussions sont également ouvertes au ministère égyptien de l’Électricité et des Énergies renouvelables, celui de la Planification, ainsi qu’au Fonds souverain égyptien.
Le groupe Scatec, dont le président-directeur général Raymond Carlsen était au Caire a déjà investi en Égypte, notamment dans plusieurs centrales opérationnelles dans le complexe solaire de Benban. Le groupe qui s’appelait autrefois Scatec Solar a diversifié ses activités récemment, et veut contribuer à la mise en place de stations de dessalement fonctionnant avec de l’énergie propre. Scatec devrait travailler avec Metito et Orascom Construction qui ont déjà doté le pays des pharaons de plusieurs usines d’osmose inverse.
Améliorer le traitement des saumures
Le Caire vise à construire, à l’horizon 2050, 65 usines de dessalement dans le gouvernorat de Matrouh, du Sinaï Sud, de Suez, d’Ismailiyah, du Sinaï Nord et de la Mer Rouge. Ces installations afficheront une capacité de 750 000 m3 par jour. Selon les prévisions du gouvernement égyptien, le gouvernorat de Matrouh devrait abriter 14 usines d’une capacité quotidienne de 250 000 m3 par jour, tandis que la Mer Rouge devrait compter 18 usines d’une capacité de 109 000 m3 par jour. Le Sinaï Nord et le Sinaï Sud accueilleront respectivement 21 et neuf usines dont la capacité journalière sera de 20 000 m3 et 75 000 m3. Une seule usine sera établie à Ismaïlia, et deux autres à Suez.
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Outre l’alimentation des usines de dessalement par de l’électricité produite à partir des sources renouvelables, les autorités égyptiennes devraient également insister sur le traitement des saumures. Il s’agit de l’eau chaude, très concentrée en sel issu du processus de dessalement de l’eau de mer. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), 142 millions de m3 de saumures sont rejetés chaque jour par les usines de dessalement, soit 51,8 milliards de m3 par an dans le monde. Ces rejets ont des conséquences sur les organismes vivants en mer.
Selon l’Association internationale des emprises (Iwra), les saumures rejetées par les stations de dessalement réduisent la faculté des racines des plantes à puiser de l’eau du sol. Un désastre pour les écosystèmes de mangrove dont la bonne santé conditionne la reproduction de nombreux organismes aquatiques.
Jean Marie Takouleu