C’est en présence de Song Aiguo, l’ambassadeur de Chine au Caire que le gouverneur d’Assouan Magdy Hegazy a procédé cette semaine à l’inauguration de ces centrales solaires qui font partie du projet Benaban.
Les nouvelles centrales solaires, construites dans le sud-est de l’Égypte, vont produire en tout 186 mégawatts qui seront ensuite mis dans le réseau de distribution de l’Égypte. Ces centrales ont été construites par un consortium de quatre pays : l’Égypte, la Chine, l’Espagne, et l’Arabie Saoudite.
Elles s’inscrivent dans un vaste projet baptisé Benaban, du nom d’un petit village du Nil situé près de la centrale hydroélectrique d’Assouan. Ce projet est d’un grand enjeu pour le gouvernement égyptien qui veut en faire l’une des plus grandes centrales solaires au monde. L’ensemble des centrales du projet Benaban mis en service permettra de produire 1800 mégawatts par jour. Cette capacité de production correspond à 90 % de celle du barrage d’Assouan sur le Nil. Avec 180 millions de dollars, ce nouveau projet est nettement moins coûteux que le barrage d’Assouan, qui avait absorbé un peu plus de 3 milliards de dollars, en grande partie financé par l’Union soviétique.
Une priorité pour l’Égypte
Selon Mohamed Sacker, le ministre de l’Électricité, qui a procédé à l’inauguration de la toute première centrale baptisée « Infinity » de Benaban à la mi-mars 2018, ce projet permettra à terme à l’Égypte de se poser comme leader en termes de production d’énergie verte. D’ici fin 2019, toutes les centrales solaires de cette région produiront entre 1,6 et 2 gigawatts selon Ahmad Fathy, chef secteur du projet de Egyptian Electricity Holding Company, la compagnie de distribution d’électricité. À l’horizon 2022, 20 % de l’électricité produite en Égypte sera solaire.
En réalité, Benaban n’est pas le seul projet de grande envergure sur l’énergie électrique en Égypte. Vingt-neuf projets en tout ont été financés à hauteur de 1,8 milliard de dollars, produisant près de 1,5 gigawatt d’énergie solaire sur un terrain de 14,3 m2 dans le Sahara égyptien.
Une manière aussi de réaffirmer son indépendance énergétique face au voisin éthiopien, qui se pose en futur pourvoyeur régional d’électricité avec la construction de méga-barrages, tel que celui de la Renaissance.
Jean Marie Takouleu