Le gouvernement égyptien envisage d’ajouter 1,7 million de m3 au réseau d’eau potable dans le pays d’ici la fin de l’année 2020. Il compte s’appuyer sur le secteur privé, comme il le fait actuellement pour produire de l’électricité à partir de sources renouvelables. Cette ambition est en passe de se concrétiser puisque des entreprises privées ont déjà manifesté leur intérêt pour le développement de projets de dessalement de l’eau de mer dans le cadre de partenariats public privé (PPP).
Des propositions de projets ont ainsi été introduites par AquaSwiss, une entreprise helvétique qui participe actuellement à la construction de deux usines de dessalement de 130 000 m3 à Mombasa, au Kenya. L’entreprise espagnole Aqualia et la société française Schneider Electric, plus connue en Égypte pour ses projets d’énergies renouvelables, sont également sur les rangs. Ainsi que Metito, une entreprise spécialisée dans le traitement de l’eau et basée aux Émirats arabes unis.
Les autorités indiquent être en pourparlers avec ces sociétés. Les négociations portent notamment sur le tarif de rachat de l’eau par l’entreprise publique Holding Company for Water and Wastewater (HCWW). L’intérêt porté par les entreprises internationales à l’égard des ambitions de dessalement d’eau de mer du gouvernement égyptien pourrait favoriser les projets d’HCWW qui voudrait faire construire 16 usines de dessalement de l’eau de mer dans les prochaines années. Elles devraient fournir globalement 671 000 m3 d’eau potable par jour.
Ces installations seraient construites dans les gouvernorats du Sinaï Nord et Sud, de la Mer Rouge, de Matrouh, et d’Ismailia. Ces nouveaux développements dans le sous-secteur de l’eau potable, et particulièrement dans le dessalement incitent le ministère du Logement, celui des Ressources en eau, de l’Irrigation, de la Santé, de l’Environnement, et de la Planification à travailler ensemble en vue de l’élaboration d’un plan incluant les entreprises privées dans ces projets de développement.
Le recours au PPP pourrait aussi alléger les autorités déjà très mobilisé sur leurs propres projets d’investissement. Actuellement, l’État égyptien finance ainsi la construction de 19 stations de dessalement qui fourniront 626 000 m3 d’eau potable par jour dans les gouvernorats du Sinaï Nord et Sud, de Matrouh, de Port-Saïd et de la Mer Rouge.
Jean Marie Takouleu