En Égypte, le secteur de l’électricité s’est montré dynamique ces dernières années avec la multiplication des projets d’énergies renouvelables. En janvier 2019 par exemple, l’entreprise émirienne, Alcazar Energy, a mis en service la première phase du parc solaire de Nubian Suns à 650 km du Caire, la capitale égyptienne. L’installation dont la construction a coûté 68 millions de dollars affiche une capacité de production de 64 MW. Le producteur privé d’électricité (IPP) émirien a reçu le soutien financier de plusieurs partenaires au développement à l’instar de la Société financière internationale (SFI), la branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque asiatique d’investissement dans l’infrastructure (BAII), la Banque arabe européenne, CDC Group, une institution de financement du développement appartenant au gouvernement britannique et la Banque arabe appartenant au gouvernement de Bahreïn.
Dans la foulée, ce sont quatre IPP qui ont sollicité des terrains auprès de la New and Renewable Energy Authority (NREA), l’organisme que gouvernement égyptien a chargé de lancer les nouveaux projets de production d’énergies renouvelables. L’attribution de ces espaces devrait leur permettre de construire des parcs éoliens avec une capacité cumulée de 400 MW. Tous ces projets s’inscrivent dans le cadre du programme Benban, lancé par les autorités dans le but d’encourager les IPP à investir en Égypte. Depuis, plusieurs projets ont vu le jour dans ce pays d’Afrique du Nord. Et il dispose désormais d’un excédent de production de 19 000 MW.
Un excédent à évacuer !
Or, le taux d’accès à l’électricité en Égypte est de 100 %. Sur ce point, c’est d’ailleurs l’un des meilleurs élèves sur le continent africain. On pourrait dès lors se demander : pourquoi cette course frénétique vers la construction de nouvelles centrales hydroélectriques solaires et éoliennes ? La réponse est venue de Mohamed Shaker, le ministre de l’Électricité et des Énergies renouvelables, qui vient d’annoncer l’intention de l’Égypte de vendre le surplus au Soudan, à Chypre et à l’Arabie Saoudite.
Pour ce faire, il faudra des lignes de transports. Dans un avenir proche, le gouvernement compte donc lancer des appels d’offres pour le projet d’interconnexion avec le Royaume saoudien, qui devrait permettre de transporter 3 000 MW. La même opération sera menée en direction du Soudan pour transférer 300 MW. « Après l’achèvement des projets nationaux d’amélioration des réseaux et des sous-stations, le réseau national égyptien pourra échanger jusqu’à 10 000 MW. Cela contribuera à la création de revenus en devises étrangères », a expliqué Mohamed Shaker.
Aucun détail n’a été donné sur la quantité d’énergie qui pourrait être transférée à Chypre. Mais le projet pourrait s’avérer plus ardu. Cette île de la mer méditerranée est située à 956 km des côtes égyptiennes…
Jean Marie Takouleu