ÉGYPTE : revêtir les canaux d’irrigation pour économiser 5 milliards de m3 d’eau

Éviter l’infiltration de 5 milliards de m³ d’eau par an. C’est le but d’un projet de revêtement des canaux d’irrigation en cours en Égypte. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a décidé de raccourcir le délai de mise en œuvre du projet qui devrait passer de 10 à 2 ans. À terme, l’initiative devrait permettre de revêtir les canaux d’irrigation sur 20 000 km. Initialement, le ministère égyptien l’Irrigation et des Ressources en eau avait prévu en 2019 de revêtir 2 000 km de canaux par an. Les travaux devront s’accélérer dans les mois à venir.

Les travaux qui se concentreront dans la vallée et le delta du Nil ont déjà commencé dans plusieurs gouvernorats en Égypte. C’est le cas dans le gouvernorat d’Alexandrie où l’eau du Nil est dérivée par 20 canaux d’irrigation. Le revêtement de ces voies d’eau nécessitera un investissement de 60 millions de livres égyptiennes, soit 3,8 millions de dollars.

À Qena en Haute-Égypte, les autorités ont entrepris le revêtement de 6 canaux d’irrigation sur les 220 que compte le gouvernorat. Situés sur la route qui relie le gouvernorat à Louxor, les canaux revêtus courent sur une distance de 6 km. Dans tous les gouvernorats situés sur le bassin du Nil, les travaux devraient s’accélérer pour le revêtement les 55 000 canaux d’irrigation existants.

L’Égypte est engagée dans une véritable stratégie globale visant à préserver ses ressources en eaux dans un contexte marqué par la réduction du débit du Nil. Ce problème est causé par le changement climatique et les grands barrages en amont qui captent une bonne partie de l’eau de ce fleuve qui traverse le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie (en comptant les deux branches du fleuve, Ndlr), l’Ouganda, l’Éthiopie, le Soudan du Sud, le Soudan avant d’arriver en Égypte. Le pays d’Afrique du Nord prélève, quant à lui, quelques 55 milliards m³ d’eau par an du Nil.

Jean Marie Takouleu