L’énergéticien norvégien Scatec signe un partenariat avec le producteur d’ammoniac Fertiglobe et le Fonds souverain d’Égypte (TSFE) pour transformer l’hydrogène vert en ammoniac vert. Une usine sera opérationnelle d’ici à 2024.
Plusieurs géants mondiaux de l’énergie s’intéressent au marché égyptien de l’hydrogène vert. Mais le norvégien Scatec débarque avec un projet concret qui implique Fertiglobe, un producteur d’ammoniac détenu conjointement par OCI N.V. et Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC), et le Fonds souverain d’Égypte (TSFE). Le partenariat porte sur la transformation de l’hydrogène en ammoniac vert. Cette énergie nouvelle sera produite via le procédé chimique de l’électrolyse, avec de l’électricité produite à partir des sources renouvelables.
Dans ce procédé, l’énergie électrique est transformée en énergie chimique. L’ammoniac vert, fabriqué avec de l’hydrogène obtenu par électrolyse, permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des engrais azotés. Le fret maritime est un autre débouché, l’ammoniac pouvant servir à stocker l’hydrogène. Et cette piste est sérieusement étudiée par l’Organisation maritime internationale (OMI) qui a adopté en 2018 une stratégie visant à diviser par deux les émissions de GES du transport maritime d’ici à 2050.
La mise en service de l’installation d’hydrogène vert en 2024
Scatec compte construire, détenir et exploiter une usine de production d’hydrogène vert à Ain Sokhna, dans le gouvernorat de Suez. Le groupe norvégien conclura un accord d’achat d’ammoniac vert à long terme avec EBIC, la filiale de Fertiglobe. L’usine de production d’hydrogène vert sera d’ailleurs située près des installations d’EBIC d’Ain Sokhna.
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« Ce nouveau partenariat fait partie de l’initiative stratégique de Scatec, “Power to X”, dont l’objectif est de permettre et de réaliser des projets industriels qui contribuent à réduire les émissions de carbone par la fourniture d’énergie renouvelable compétitive. L’ambition est de développer des partenariats à long terme dans lesquels Scatec peut capitaliser sur son expertise en matière de développement de projets renouvelables sur des marchés à forte croissance au niveau mondial », explique Raymond Carlsen, le président directeur général de Scatec.
Selon le groupe basé à Oslo, les travaux d’ingénierie et de développement nécessaires, y compris la structuration des accords commerciaux pour la nouvelle installation, débuteront sous peu. La décision d’investissement sera prise en 2022 et la mise en service de l’installation d’hydrogène en 2024. Mais il faudra au préalable obtenir des autorisations requises auprès des autorités égyptiennes. Le soutien du TSFE est un gage pour ce projet. En outre, Fertiglobe, Scatec et le TSFE devront chercher le soutien d’institutions multilatérales de développement et solliciter les services des fournisseurs de technologies de l’hydrogène.
Jean Marie Takouleu