En Égypte, des mammifères pouvant courir à des vitesses allant jusqu’à 65 kilomètres par heure se sont donnés en spectacle à la faveur de « la course des chameaux » qui s’est tenue récemment dans le village bédouin de Salloum à l'ouest du Caire.
Pour une première édition en Égypte, « la course des chameaux » a mobilisé 400 animaux venus des gouvernorats du Sinaï, de la Nouvelle Vallée ou encore de la Haute-Égypte. L’événement organisé le 15 octobre 2022 par la Fédération égyptienne des chameaux a eu pour cadre l’hippodrome de Salloum situé dans le gouvernorat de Marsa-Matrouh.
Ces chameaux répartis en différents groupes de courses (les chameaux d’Arabie ou dromadaires, et les chameaux de bactriane reconnus par leurs deux bosses sur le dos) ont battu le pavé sur trente tours devant un parterre de spectateurs notamment les autorités administratives et les férus de la biodiversité. « Une équipe est présente sur le terrain pour accueillir les chameaux et enregistrer leurs noms, leur type et les noms de leurs propriétaires », explique Cheikh Mohamed Abu Anka, le chef du comité technique d’organisation.
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« La course des chameaux » a également bénéficié du soutien de la fédération sportive Camel Racing basée à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis (EAU). Dans ce pays du Golfe tout comme au Qatar, ce type d’événements est une occasion de pari et d’attraction touristique malgré la controverse suscitée. En avril 2019 par exemple, l’antenne Asie de People for the Ethical Treatment of Animals (Peta) a publié une enquête révélant les maltraitances des chameaux et des chevaux dans le transport de touristes autour des pyramides en Égypte, entre « coups, déshydratation, sous-nutrition, manque de soins », avait déploré l’organisation non gouvernementale (ONG) américaine.
À la suite de cette dénonciation, le pays des pharaons a annoncé qu’il allait remplacer les dos d’animaux par des voitures électriques. S’il est avéré que le chameau résiste au stress hydrique, car vivant au désert ou en régions montagneuses arides, une étude du Fonds national suisse de la science révèle que ce mammifère contribue également à la lutte contre réchauffement climatique « en libérant moins de méthane que les vaches et les moutons ».
Benoit-Ivan Wansi