Les liens se resserrent encore entre Le Caire et Washington. Les deux gouvernements viennent de signer la seconde phase de l’accord pour l’initiative de développement du Nord-Sinaï. Le partenariat a été conclu le lundi 16 décembre 2019 au Caire par la ministre égyptienne de l’Investissement et de la Coopération internationale, Dr. Sahar Nasr et Sherry Carlin, directrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) en Égypte.
Dans la phase d’implémentation du projet, des forages et des puits seront construits dans le village d’Al Rawda, situé au nord-Sinaï. Par ailleurs, il est prévu d’installer des stations de dessalement d’eau et une ferme piscicole. Un dispositif qui sera également mis en place pour recycler l’eau utilisée pour l’agriculture, très pratiquée dans cette région. Dans l’ensemble, 300 000 habitants du Nord-Sinaï auront accès à l’eau potable grâce à cet accord. L’initiative du développement du Nord-Sinaï en Égypte est un plan global qui vise à assurer l’essor de cette région et dont le coût global est estimé à 56 millions de dollars.
La consommation annuelle d’eau en Égypte frôle 80 milliards de m3, et le chiffre pourrait encore augmenter, car la population de ce pays d’Afrique du Nord est susceptible de passer à 94 millions à plus 150 millions d’ici à 2050. Entre temps, l’Égypte pourrait atteindre le seuil du stress hydrique absolu d’ici à 2030, avec une offre de moins de 500 m3/hab/an. Sans compter que l’approvisionnement en eau est assuré à 70 % par le fleuve Nil. Or, ce taux pourrait lui-même chuter avec la mise en service du barrage de la Renaissance que l’Éthiopie s’est engagée à construire en amont du fleuve. Ces données expliquent l’engagement de l’Égypte à investir jusqu’à un milliard de dollars pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement au cours de l’exercice fiscal 2019-2020.
Luchelle Feukeng