Un accord existe désormais entre l’Égypte, la Grèce et Chypre pour l’interconnexion de leurs réseaux électriques. L’Égypte trouve en cette coopération une belle occasion de commercialiser ses énergies renouvelables en Europe.
Ça y est. L’Égypte signe un accord trilatéral pour l’interconnexion électrique avec la Grèce et Chypre. Deux mémorandums de coopération ont été signés lors d’une conférence conjointe en marge du neuvième sommet tripartite entre l’Égypte, Chypre et la Grèce qui s’est tenu à Athènes le mardi 19 octobre 2021. Pour l’Égypte, il s’agit d’un moyen d’exporter une partie de son électricité au moment où le pays mise sur les énergies propres, notamment le solaire et l’éolien pour augmenter sa capacité installée et diversifier son mix électrique.
https://twitter.com/AnastasiadesCY/status/1450413829515534339
De chiffres officiels, l’Égypte affiche une capacité installée de 59 063 MW, soit plus de cinq fois la capacité installée d’un pays comme le Maroc. Dans le mix électrique égyptien, 1 700 MW sont d’origine solaire et 1 465 MW sont produits par des parcs éoliens. Cette capacité est appelée à augmenter avec la mise en œuvre de grands projets, éolien notamment, dans le golfe de Suez. L’objectif pour Le Caire est de produire 42 % de son électricité à partir des sources renouvelables d’ici à 2035.
Lire aussi- ÉGYPTE : des échanges d’énergies renouvelables avec l’Arabie Saoudite dès 2024
Pour le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, la coopération trilatérale établie par la Grèce, Chypre et l’Égypte est un gage de stabilité en Méditerranée orientale sur des questions allant de l’énergie et du tourisme à la protection de l’environnement et des hautes technologies, en passant par le commerce et la navigation. Pour sa part, l’Égypte veut interconnecter son réseau électrique avec le reste de l’Europe.
Mais les infrastructures nécessaires seront conséquentes. Car, il faudra au moins 955 km de câbles sous-marins pour réaliser une liaison avec Chypre. En allant vers le nord, plus de 1000 km de mer séparent l’Égypte de la Grèce. Un défi beaucoup plus important que les projets d’interconnexion déjà entamés par l’Égypte et d’autres pays dont le Soudan, la Libye, la Jordanie, l’Iraq et récemment l’Arabie Saoudite. D’un commun accord, les autorités égyptiennes et saoudiennes ont confié récemment leur projet d’interconnexion électrique à un consortium composé de la société égyptienne Orascom Construction, SSEM et Hitachi ABB Power Grids, une entreprise basée à Zurich en Suisse.
Jean Marie Takouleu