Parmi la flopée d’entreprises qui étaient en course pour remporter ce marché lancé par Egyptian Electricity Holding Company (EEHC), c’est finalement Veolia Water Technologies (VWT, filiale du groupe Veolia) qui a remporté le contrat. L’entreprise française va construire une station qui servira à produire de l’eau potable et une autre qui va traiter les eaux usées provenant de la centrale électrique d’Assiut (en Haute-Égypte) et celle de l’ouest du Caire. Il s’agit de deux centrales thermiques à vapeur d’une capacité de 650 MW chacune. Elles fonctionnent au gaz naturel (centrale de l’ouest du Caire) et au mazout (Assiut et Le Caire).
Les modalités de ce contrat de construction, et la date du début de la réalisation de cet important projet n’ont pas été révélé, mais VWT a justifié sa sélection par le fait qu’elle dispose d’une « vaste expérience du marché de la production d’électricité » en Afrique et au Moyen-Orient.
Un projet qui s’inscrit dans la « vision 2030 » des autorités égyptiennes
De son côté, EEHC a affirmé que la construction de ces usines s’inscrit non seulement dans la volonté des autorités de résoudre le problème de pénurie d’eau potable dans la ville du Caire, mais aussi, et surtout, une action qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale appelée « Vision 2030 ». « L’Égypte investit massivement pour assurer un développement urbain durable et la croissance économique », a insisté l’EECH.
Il faut dire que le pays a beaucoup investi dans la construction et l’aménagement d’infrastructures de gestion des eaux usées ces dernières années. En guise d’exemple, l’entreprise française Suez et l’Égyptienne Arabco sont en train de rénover l’Eastern Purification Treatment Plant, une station d’épuration qui dessert plusieurs régions à l’est de l’Égypte.
En ce qui concerne le nouveau projet, le temps presse pour Veolia, d’autant que l’eau potable vient à manquer dans la ville du Caire. « Grâce à la conception, à la construction, aux services opérationnels et aux installations de traitement de Veolia Water Technologies, nous sommes en mesure de répondre aux besoins du marché égyptien », s’est voulu rassurant Thierry Froment, le directeur général de Veolia Water Technologies Moyen-Orient. Et de poursuivre, « Nous sommes fiers de faire partie de la solution pour remédier à la pénurie d’eau et aux pannes d’électricité dans le pays ».
De quoi repartir sur de toutes nouvelles bases en Égypte. Le mois dernier, le géant mondial de l’environnement avait remanié l’équipe dirigeante de Véolia Africa, en confiant la direction du Développement à Remi Bourgarel. De manière presque concomitante, on apprenait que la plainte déposée par Véolia contre Le Caire devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi, le tribunal arbitral de la Banque mondiale, NDLR) où la société française réclamait 140 millions de d’euros de dédommagement, avait finalement été rejetée.
Un nouveau départ donc et un défi que Veolia Water Technologies est bien partie pour réussir, surtout quand on sait qu’elle dispose de 200 employés en Égypte, constitué en majorité d’ingénieurs. À l’échelle mondiale, le groupe Veolia emploie près de 170 000 personnes.
Jean Marie Takouleu