VeryNile, un projet lancé en décembre 2018, vise à résorber la pollution du Nil en Égypte, tout en créant un écosystème durable qui recyclerait le plastique et les déchets recueillis dans le fleuve. Elle est sur le point de connaitre un nouveau souffle, après l’annonce du soutien accordé par le ministre égyptien de l’Environnement, Khalid Fahmi, qui a été faite le 15 février 2019, en marge du compte rendu de la campagne de nettoyage du gouvernorat du sud du Sinaï (dans le nord-est du pays).
VeryNile est la première initiative, à développer des moyens à grandes échelles pour nettoyer le Nil, tout en sensibilisant le public à l’importance de protéger l’environnement. Cofondé par deux start-up, Bassita, spécialisée dans la cyber-sensibilisation et la collecte de fonds pour des initiatives positives, et Greenish, qui conçoit et met en œuvre des solutions environnementales durables, VeryNile organise des évènements de nettoyage et élabore des solutions écologiques pour éliminer les déchets qui polluent le plus long fleuve d’Afrique (6 700 kilomètres).
Le Nil reçoit jusqu’à 12,2 milliards de mètres cubes de drainage agricole par an
Selon les chiffres, rendus publics en 2008 par le ministère égyptien de l’Environnement, outre les quelque 919 bateaux de pêche sur lesquels travaillent 7 643 pêcheurs qui se débarrassent de leurs déchets dans les eaux du fleuve, le Nil fait également office, chaque année, d’exutoire pour 549 millions de mètres cubes de déchets industriels liquides. Les produits chimiques et les métaux lourds qu’ils contiennent proviennent directement des 345 complexes industriels situés en bordure du Nil, entre Assouan et Le Caire.
Autre source de pollution, le drainage agricole déversé directement dans le fleuve. Il s’élèverait à 12,2 milliards de mètres cubes par an, chargés de pesticides et de nitrates…
Aux rejets égyptiens s’ajoutent aussi ceux des pays situés en amont du cours d’eau, où la culture de la canne à sucre et du coton est une source importante de pollution.
Boris Ngounou