Il reste aujourd’hui 400 000 éléphants en Afrique, soit un déclin de 70% par rapport aux années 1970, où la population de ce pachyderme était estimée à 1,3 million d’individus. Selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) ce déclin est principalement dû au braconnage. Ainsi, en un siècle, ce phénomène a fait chuter de 90% les populations d’éléphants d’Afrique.
Pour stopper ce massacre, l’IFAW et l’Office français de la biodiversité (OFB) ont organisé une destruction d’ivoire de grande ampleur le 28 novembre 2023 à Reims, au Sud de la France. En tout, 1,8 tonne d’ivoire a été broyé avant d’être brulé. Cette quantité d’ivoire, transformée en objets de décoration, représente environ 180 éléphants, qui ont été massacrés pour leurs défenses.
Dans le sillage de cette action, l’IFAW France s’engage également à planter un arbre au Zimbabwe par kilogramme d’ivoire reçu, afin de contribuer à restaurer l’habitat des éléphants. Selon les organisateurs la destruction de l’habitat des éléphants d’Afrique compte parmi les principales causes de l’érosion de la biodiversité.
Près d’une tonne d’ivoire, détruite en 2018
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la campagne « Je donne mon ivoire », lancée en 2015 par IFAW, et qui vise à inciter les personnes possédant tout objet en ivoire (défenses, bibelots, bijoux) à le remettre à des fins de destruction. Une opération menée en 2018 a permis de broyer une tonne d’ivoire contribuant à assécher le marché d’ivoire et d’envoyer un message fort aux trafiquants.
« La demande exponentielle pour la prise en charge de ces objets depuis la première collecte en 2015 témoigne du réel besoin d’offrir aux particuliers une solution pour se dessaisir de leur ivoire, que ce soit par conviction éthique ou faute de pouvoir le vendre légalement suite aux dernières évolutions de la règlementation » explique Mia Crnojevic-Cherrier, chargée de campagnes chez IFAW.
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La persistance de marchés domestiques légaux pour l’ivoire au sein de l’Union européenne (UE) et ailleurs a permis aux criminels de blanchir de l’ivoire illicite provenant du braconnage. Elle fait porter la charge de la preuve de cette illégalité sur les forces de l’ordre et a créé la confusion chez les consommateurs sur l’origine légale ou non de l’ivoire disponible. C’est pour cette raison qu’en mai 2018, plus de 90 membres du Parlement européen ont demandé une interdiction totale de l’importation et du commerce de l’ivoire dans l’UE, et une première consultation publique, lancée par la Commission européenne, a montré que plus de 90 % des 90 000 personnes interrogées étaient en faveur d’une interdiction de ce commerce dans l’UE.
Boris Ngounou