Après la Chine, l’Égypte sera probablement le pays du gigantisme en matière de production des énergies renouvelables. Le gouvernement égyptien vient en effet de donner l’autorisation à un consortium pour l’exploitation de 3 025 km2 de terrain dans l’ouest du gouvernorat de Suhag. Sur place, le géant émirati de l’énergie Masdar, sa coentreprise Infinity Power (avec Infinity Energy) et le fleuron égyptien Hassan Allam Utilities envisagent de déployer un vaste parc éolien d’une puissance de 10 000 MW.
Ce mégaprojet en gestation pourrait nécessiter un investissement de 10 milliards de dollars. C’est l’équivalent du produit intérieur brut (PIB) d’un pays comme la Mauritanie qui a enregistré 9,7 milliards de dollars en 2022. Selon le consortium, le parc sera capable d’injecter 47 790 GWh d’électricité propre par an dans le réseau égyptien tout en évitant les émissions de 23,8 millions de tonnes équivalent dioxyde de carbone (CO2) sur la même période.
Le début des études du mégaprojet
Plus important encore, « le parc éolien de 10 GW permettra au pays d’économiser environ 5 milliards de dollars en coûts de gaz naturel par an », indique Infinity Power qui se garde d’avancer une date de mise en service des futures installations. Normal, puisque le foncier accordé par le gouvernement égyptien permettra de mener davantage d’études pour la mise en œuvre du projet. Il s’agit notamment de campagnes de mesure des ressources (vent), des études géotechniques et topographiques, ainsi que des études environnementales « visant à garantir un impact minimal sur l’environnement », indique Infinity Power.
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À en croire cette coentreprise entre Masdar et Infinity Energy, ces études représentent une étape importante dans le développement du projet, et les résultats seront essentiels pour progresser vers la construction. « La signature de l’accord d’accès au terrain pour le projet de parc éolien de 10 GW avec nos partenaires estimés, Infinity Power et Masdar, marque un tournant décisif dans l’évolution de l’Égypte vers un avenir plus durable », affirme Amr Allam, codirecteur général de Hassan Allam Holding.
Ce mégaprojet pourrait en effet permettre à l’Égypte de faire un grand saut vers l’atteinte de ses objectifs en matière de transition énergétique. Le Caire veut atteindre 42 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique d’ici à 2030, contre 7 % en 2023. Dans le cadre de sa stratégie, le gouvernement égyptien a également cédé du terrain aux producteurs indépendants d’électricité (IPP) Scatec et Engie pour le déploiement de 8 000 MW d’éoliennes terrestres.
Jean Marie Takouleu