En RDC, le Groupe Forrest International (GFI) mise sur le potentiel solaire africain

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En RDC, le Groupe Forrest International (GFI) mise sur le potentiel solaire africain ©Sebastian Noethlichs/Shutterstock

Souffrant d’un déficit énergétique chronique, le continent bénéficie pourtant d’exceptionnelles conditions favorisant le déploiement de l’énergie solaire, particulièrement adaptée à l’électrification des zones rurales et reculées. Ainsi en République démocratique du Congo, où le Groupe Forrest International déploie des dizaines de mini-centrales photovoltaïques permettant aux entreprises et aux ménages de s’affranchir des délestages imposés par le réseau électrique central.

En Afrique subsaharienne, un habitant sur deux n’a pas accès à l’électricité, d’après la Banque mondiale. Quant à ceux qui ont la chance d’y avoir accès, c’est le plus souvent au prix de tarifs prohibitifs, qui ne protègent, en rien, d’incessantes et inopinées coupures de courant, ou « délestages ». Sur un continent où la consommation annuelle par habitant est près de 70 fois inférieure à celle des États-Unis, et 35 fois moins élevée qu’en Europe, ce sont donc de 600 à 700 millions d’Africains qui n’ont, toujours, aucun accès à une source d’électricité. Une pénurie énergétique qui, sans surprise, frappe et handicape prioritairement les populations les plus pauvres, isolées et vulnérables, et qui entretient le sous-développement de régions entières.

L’Afrique, le continent idéal pour l’énergie solaire

Des solutions, immédiatement accessibles, existent pourtant pour électrifier le continent. À commencer par l’énergie solaire photovoltaïque, les pays d’Afrique disposant, en moyenne, de 3 000 heures annuelles d’ensoleillement. Un potentiel aussi incroyable qu’incroyablement sous-exploité, l’Afrique subsaharienne n’abritant, pour l’heure, que 1 % de la capacité solaire photovoltaïque installée au monde. Pire : les investissements en faveur des énergies renouvelables auraient, en 2021, atteint leur plus bas historique sur le continent, d’après un rapport du cabinet Bloomberg New Energy Finance, selon lequel l’Afrique n’aurait, cette même année, attiré à elle que 2,6 milliards de dollars, soit 0,6 % des montants investis au niveau mondial vers les énergies propres.

Résultat : en dépit de conditions météorologiques plus que favorables, les 48 pays d’Afrique subsaharienne et leur milliard d’habitants ne disposent que de 46 gigawatts (GW) de capacité solaire installée — contre, par exemple, 106 GW pour la seule Espagne. Plusieurs barrières et freins contribuent à ce retard, comme la faiblesse structurelle des cadres réglementaires, le déploiement aléatoire et défaillant des réseaux électriques, notamment dans les régions rurales et isolées, l’inadaptation des outils de financement existants ou encore le peu d’appétence des investisseurs locaux. Autant d’obstacles structurels qui obèrent le déploiement de l’énergie solaire en Afrique, alors que celui-ci représenterait de nombreux atouts pour le continent.

Au-delà de son ensoleillement privilégié, l’Afrique abritant, selon l’Agence internationale de l’énergie, 60 % des emplacements idéaux pour l’énergie solaire, le continent bénéficierait en effet, avec le photovoltaïque, d’une solution très compétitive par rapport aux énergies thermiques ; particulièrement simples à faire fonctionner, les installations solaires sont aussi rapides à construire et s’adaptent facilement aux spécificités locales ; enfin et surtout, l’énergie solaire est décentralisée, c’est-à-dire qu’elle peut fonctionner sans le soutien des réseaux de transport et de distribution traditionnels, ce qui en fait une solution singulièrement adaptée pour les populations éloignées des grands centres urbains.

En RDC, les mini-centrales de Congo Energy séduisent les entreprises comme les particuliers

C’est le cas, par exemple, en République démocratique du Congo (RDC), où le Groupe Forrest International (GFI), via sa filiale spécialisée Congo Energy, est de plus en plus sollicité pour installer de petites centrales solaires. Dans un pays extrêmement vaste, où les pénuries et délestages sont le lot quotidien des entreprises comme des particuliers, ces centrales solaires permettent une autonomie vis-à-vis d’un réseau central très instable et peu fiable. Remplaçant avantageusement les groupes électrogènes bruyants, polluants et au fonctionnement onéreux, les mini-centrales de GFI offrent à leurs utilisateurs une solution durable, dépourvue de nuisances sonores et financièrement plus avantageuse, car fonctionnant à partir d’une ressource — le soleil — illimitée et gratuite.

Au Bénin aussi le succès de ces centrales photovoltaïques miniatures ne se dément pas. Dans un pays où seuls 18 % des ruraux ont accès à l’électricité, près d’une centaine de ces « minigrids » (mini-réseaux), dont la construction est encouragée par les autorités locales, devraient ainsi voir le jour d’ici à la fin de l’année. En retard sur ses voisins marocain et tunisien, l’Algérie mise également, mais à plus grande échelle cette fois, sur l’énergie solaire, le pays visant, à l’horizon 2030, une capacité totale de 22 000 MW afin de l’aider à sortir de son hyperdépendance aux énergies fossiles.

Vers une multiplication des mini-réseaux ?

L’engouement pour l’énergie photovoltaïque gagne donc peu à peu l’ensemble du continent, si l’on en croit un récent rapport de la Banque mondiale, selon lequel l’Afrique subsaharienne compte déjà 3 000 mini-centrales solaires — contre 500 en 2010 — et pourrait en accueillir près de 10 000 nouvelles dans les temps à venir. Loin, très loin même, des 160 000 mini-réseaux nécessaires, selon l’institution financière, pour combler le déficit énergétique en Afrique. Pourtant, « les mini-réseaux sont la réponse la plus adaptée au déficit d’accès à l’énergie dans les zones rurales » du continent, veut croire le chercheur Suleiman Bahamanu, selon qui le développement de l’énergie solaire photovoltaïque serait particulièrement « en phase avec les engagements (des pays africains) en faveur de la transition énergétique ».

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