À l’exception de l’Afrique centrale, l’énergie éolienne est désormais produite à grande échelle dans toutes les parties du continent, avec une capacité installée de 9 GW. Cette capacité devrait bondir de 900 % au cours des prochaines années selon un rapport publié récemment.
La capacité de production de l’énergie éolienne augmente en Afrique. Djibouti vient d’ailleurs de mettre en service son premier par éolien de 60 MW à proximité de la baie de Ghoubet. Il rejoint ainsi d’autres pays d’Afrique de l’Est qui diversifient leurs mix électriques avec l’éolien. Le Kenya est sans aucun doute le tout le premier producteur d’énergie éolienne d’Afrique de l’Est grâce à ses parcs éoliens du lac Turkana (310 MW) et de Kipeto (102 MW).
L’Afrique affiche une capacité installée de 9 GW grâce à 86 projets. Cette capacité devrait bondir de 900% au cours des prochaines années, portant cette production à 86 GW, selon un nouveau rapport publié récemment par le Conseil mondial de l’énergie éolienne (GWEC). En tout, le rapport recense 140 projets éoliens en développement partout en Afrique.
Vers un boom grâce à la nouvelle filière de l’hydrogène
Parmi les principales zones de croissance de l’énergie éolienne figure l’Afrique du Nord, et notamment l’Égypte où se concentre la plus part des projets dans le golfe de Suez, malgré l’impact prévisible sur la faune, notamment les oiseaux migrateurs. Il y a également l’Afrique australe. La plupart des parcs éoliens construit dans cette sous-région sont situés en Afrique du Sud où la transition énergétique est en marche, malgré la recrudescence des délestages.
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L’Afrique centrale reste le mauvais élève sur le continent, malgré son potentiel estimée à plus de 2 500 GW selon le rapport du GWEC. Actuellement, seulement 0,2% du potentiel technique de l’Afrique (plus de 33 500 GW) est exploitée. « Ce rapport envoie un message clair : l’Afrique s’engage dans la transition énergétique, et une approche collaborative est nécessaire de la part de toutes les parties prenantes pour ouvrir la voie. L’importante réserve de projets d’énergie éolienne présentée dans le rapport est menacée en l’absence d’intervention politique, de modèles de financement novateurs et de localisation de la chaîne d’approvisionnement », explique Wangari Muchiri, la directrice d’Africa WindPower, une initiative du GWEC.
Toutefois, la capacité de production d’énergie éolienne devrait croitre davantage avec le développement de filière de l’hydrogène en Afrique. Dans plusieurs pays, les investisseurs négocient des concessions pour la production de cette énergie à grande échelle destinée à l’alimentation des électrolyseurs. C’est notamment le cas de l’énergéticien émirien Masdar qui veut investir 10 milliards de dollars dans la construction d’un complexe éolien de 10 GW. Parmi les pays africains qui convertiront l’énergie éolienne en hydrogène d’ici à 2030 figure l’Afrique du Sud, la Mauritanie, Djibouti ou encore la Namibie.
Jean Marie Takouleu