Afrik 21 : Comment les jeunes perçoivent-ils les enjeux environnementaux en Afrique aujourd’hui ?
Chancia Ivala Plaine : Ceux que je connais les perçoivent comme une urgence. Par exemple, les jeunes de l’association Les éco-activistes du Congo, qui œuvrent pour la sensibilisation des jeunes dans leurs quartiers à Kinshasa, ressentent chaque jour les problèmes environnementaux, notamment ceux liés à la pollution de l’eau. Ces jeunes mettent en place des programmes pour creuser des puits et permettre à certaines populations de Kinshasa d’avoir accès à l’eau. Ici, par exemple, il s’agit d’une problématique de santé environnementale. Globalement, les jeunes veulent agir à travers des initiatives associatives.
Comment est née votre l’association Jeunesse africaine pour l’environnement (JAE) ?
En novembre 2019, j’ai été invitée à faire une conférence au Cameroun sur le droit des peuples autochtones face aux activités extractives en Afrique. J’ai rencontré plusieurs jeunes praticiens avec qui nous avons réalisé un atelier et rencontré d’autres personnalités africaines qui travaillent dans les domaines littéraire et philosophique. Avec ces jeunes, on s’est dit qu’on pouvait créer quelque chose pour poursuivre le mouvement impulsé au Cameroun. C’est de là qu’est née l’association Jeunesse africaine pour l’environnement (JAE).
Il existe une pléthore d’associations qui militent en faveur de l’environnement en Afrique. En quoi JAE est-elle différente ?
Notre objectif est d’apporter une réflexion, d’unir les jeunes qui peuvent réfléchir sur les enjeux environnementaux, à travers une revue que nous avons lancée et dont le premier numéro est intitulé : La place des pays africains dans les enjeux climatiques. Nous avons reçu des contributions de jeunes praticiens de divers pays, qui ont discuté de cette thématique dans les domaines d’expertise qui les intéressent, notamment l’économie, le droit, les sciences sociales, ainsi que d’autres thématiques, avec l’environnement comme point focal commun.
Et donc, nous constituons une plateforme d’échange et de réflexion générationnelle. JAE concerne les jeunes et les praticiens qui vivent aussi bien en Afrique que dans la diaspora. Elle permet à ces jeunes d’interagir sur les enjeux environnementaux en Afrique.
Au-delà de l’interaction entre les jeunes. L’association JAE prévoit-elle d’autres activités sur le continent africain ?
Avec son siège à Paris, l’association a noué des relations avec des partenaires notamment l’association RES Bénin. Elle a organisé un webinaire en septembre dernier dans lequel Jeunesse africaine pour l’environnement (JAE) est intervenue pour parler de l’aspect environnemental des objectifs de développement durable (ODD). Nous collaborons avec d’autres associations lors de conférences. J’espère plus tard aller en Afrique pour des actions de terrain sur les déchets et le recyclage. Pour le moment, nous menons des actions de réflexion et de vulgarisation à travers la revue, les conférences et tout ce que nous faisons dans l’association avec les autres partenaires.
Qui écrit dans la revue de JAE ?
Les contributions viennent des adhérents de la revue. On permet aussi aux personnes non adhérentes de participer à un numéro. Par exemple le 15 janvier, nous lancerons un appel à contributions pour le deuxième numéro de la revue qui portera sur l’agriculture. Nous l’éditons en partenariat avec la revue d’une université de France. La revue nous permet aussi de collaborer avec d’autres associations en France, non africaine, mais qui sont également intéressées par les problématiques environnementales en Afrique.
Des propos recueillis par Jean Marie Takouleu