L’Égypte poursuit sa transition énergétique. Des avancées notables en la matière sont enregistrées grâce à des producteurs indépendants d’électricité (IPP) qui y investissent à tour de bras. C’est le cas d’Amea Power qui vient de franchir une nouvelle étape dans le développement de son projet éolien Amunet dans la localité de Ras Ghareb, à 318 km au sud du Caire. L’entreprise émirienne vient en effet d’installer la toute première éolienne de champ qui en accueillera 70 au cours des prochains mois. Objectif, délivrer une puissance de 500 MW.
Pour y parvenir, Amea Power s’est attaché les services d’un consortium formé des entreprises chinoises Huadong PowerChina Engineering Corporation et PowerChina pour l’ingénierie, approvisionnement et construction (EPC) du parc éolien Amunet. Le champ est équipé par le fournisseur chinois Envision Energy qui installe ses éoliennes EN-171 d’une capacité de 6,5 MW chacune.
Un investissement de 709 millions de dollars
La production du parc éolien sera injectée dans le réseau d’Egyptian Electricity Transmission Company (EETC), dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) sur une durée de 25 ans. Selon Amea Power, l’installation sera capable de produire 2 300 000 MWh d’électricité par an, de quoi alimenter au moins 800 000 ménages égyptiens tout en compensant les émissions de 1 000 000 de tonnes de CO2.
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Ce projet d’énergie propre nécessitera un investissement de 709 millions de dollars, financé à 80 % par la dette octroyée par des institutions financières internationales, à l’instar de la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale qui apporte 95 millions dollars. La dette est également financée par des banques commerciales. Il s’agit d’un projet à fort impact dans le secteur énergétique égyptien, mais qui risque d’impacter la faune sauvage.
L’impact sur la biodiversité
Bien que construit dans une zone considérée comme étant « stérile et de faible importance et sensibilité écologique », le parc éolien est situé sur la voie de migration mer Rouge/vallée du Rift pour les oiseaux, qui relie les zones de reproduction en Europe aux zones d’hivernage. Afin de réduire le risque de collisions, l’étude d’impact environnemental commandée par Amea Power et son partenaire japonais Sumitomo Corporation a identifié deux pistes : l’arrêt à la demande dans le cadre du Programme de gestion active des turbines plébiscité par d’autres IPP actifs dans le golfe de Suez et l’installation de déviateurs de vol pour les oiseaux sur toutes les lignes de transmission du projet.
Quoiqu’il en soit, la mise en place d’un mécanisme d’atténuation de collision est plus que nécessaire pour protéger les 1,5 million d’oiseaux migrateurs de 37 espèces qui empruntent la voie de migration mer Rouge/vallée du Rift chaque année.
Jean Marie Takouleu