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ÉTHIOPIE : Addis-Abeba reçoit un soutien dans son processus d’électrification

ÉTHIOPIE : Addis-Abeba reçoit un soutien dans son processus d’électrification © Sebastian Noethlichs/Shutterstock

Le ministère éthiopien de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Électricité dispose de fonds pour la mise en œuvre de son projet d’Accès à l’électricité et à l’éclairage distribués en Éthiopie (ADELE). Le financement d’une valeur de 500 millions de dollars a été accordé récemment par l’Association internationale de développement (IDA), une filiale du groupe de la Banque mondiale. Le prêt est destiné à accélérer le projet ADELE au moment où la demande en électricité augmente en Éthiopie.

Le projet ADELE est une composante du programme national d’électrification de l’Éthiopie (NEP), qui vise à passer du développement des infrastructures à la fourniture de services d’électricité adéquats, fiables et abordables, avec pour objectif d’atteindre l’électrification universelle d’ici à 2025. Le gouvernement éthiopien a confié la mise en œuvre du plus important projet d’électrification du pays à l’Ethiopian Electric Utility (EEU). La partie financière du projet ADELE est gérée par la Banque de développement d’Éthiopie (DBE).

L’extension du réseau dans les villes éthiopiennes

La stratégie des autorités éthiopiennes pour accélérer l’électrification du pays tourne autour de deux axes. Le premier concerne l’extension du réseau électrique national dans les zones urbaines. Selon les autorités, cette composante améliorera la fiabilité de la production et la distribution d’électricité dans la capitale Addis-Abeba et dans 10 autres capitales régionales, où les déficiences en termes de disponibilité, de qualité et de fiabilité d’alimentation en électricité sont importantes.

Dans les grandes villes en pleine croissance comme Addis-Abeba où le taux d’accès à l’électricité est de 99 %, le gouvernement mettra l’accent sur l’efficacité des installations de production et de distribution, ainsi que l’efficacité opérationnelle de ses entreprises publiques. Entre 2019 et 2020, l’EEU a estimé qu’à Addis-Abeba, le taux annuel moyen de défaillance des transformateurs était d’environ 3 % et que la fréquence et la durée des interruptions des lignes moyenne tension étaient respectivement, de 882 et de 2 103 heures.

Selon la Banque mondiale, le projet d’Accès à l’électricité et à l’éclairage distribués en Éthiopie répondra aux besoins de renforcement du réseau pour atteindre une fiabilité, une qualité et une durée d’alimentation en électricité plus élevées, permettant aux consommateurs de profiter pleinement des avantages du service public. À Addis-Abeba, le projet améliorera la fiabilité de l’alimentation en électricité en réduisant les pannes de transformateurs à 2 % et en améliorant la fréquence et la durée d’interruption des lignes moyenne tension de 26 % et 27 %, respectivement. Dans les 10 capitales régionales, les pannes de transformateurs seront réduites d’environ 3 % à 2 %. La fréquence et la durée des interruptions seront améliorées en moyenne de 45 % et 50 %, respectivement.

Le développement des solutions off-grids en zones rurales

« Avec l’objectif de fournir des services d’électricité à près de 5 millions de personnes, 11 500 entreprises et 1 400 établissements de santé et d’éducation, le projet représente le soutien continu de la Banque mondiale au NEP du gouvernement éthiopien et s’aligne sur notre engagement à soutenir la reprise résiliente de l’Éthiopie après la pandémie de Covid 19. C’est également un pas important vers l’amélioration de la prestation de services et la lutte contre les facteurs de fragilité et de conflit », affirme Ousmane Dione, le directeur pays de la Banque mondiale pour l’Éthiopie.

À l’instar d’autres pays africains, l’Éthiopie misera sur l’off-grid pour accélérer l’électrification des zones rurales. Le gouvernement éthiopien prévoit le déploiement de mini-réseaux solaires et un système de stockage par batteries avec recours aux générateurs diesel. Selon le plan validé par la Banque mondiale, les mini-grids solaires hybrides seront déployés pour le développement économique des zones rurales ; les systèmes solaires domestiques pour les ménages, les petits exploitants agricoles et les petites entreprises ; et d’autres systèmes solaires autonomes pour les établissements de santé et d’éducation.

Le gouvernement éthiopien opte pour deux approches dans le déploiement des mini-grids en zone rurale. L’EEU recevra 217 millions de dollars pour l’installation et l’exploitation des mini-grids solaires hybrides. Comme au Nigeria, les fournisseurs privés de mini-grids obtiendront des subventions basées sur la performance (PBG) pour accompagner Addis-Abeba dans sa stratégie visant à atteindre l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2025. La tâche est immense, puisque le taux d’accès à l’électricité actuel en Éthiopie est de 60 % selon la Banque mondiale.

Jean Marie Takouleu

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